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Premiers Ecrits
être cachée par Satan, par ses anges ou les chefs des prêtres ; car
ce groupe de saints, sortis de leurs tombeaux, en répandirent la
merveilleuse et joyeuse nouvelle. D’ailleurs Jésus devait bientôt se
montrer lui-même à ses disciples attristés, dissipant leurs craintes et
les comblant de joie et de bonheur.
La nouvelle se répandant de ville en ville et de village en village,
les Juifs à leur tour craignirent pour leur vie, et dissimulèrent la
haine qu’ils nourrissaient envers les disciples. Leur espoir résidait
dans la diffusion du rapport mensonger. Et ceux qui désiraient que
ce mensonge fût vrai l’acceptaient. Pilate trembla lorsqu’il entendit
raconter que le Christ était ressuscité. Il ne pouvait pas douter du
témoignage donné, et dès ce moment la paix le quitta pour Toujours.
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Par amour pour les honneurs du monde, par crainte de perdre son
autorité et sa vie, il avait livré Jésus à la mort. Il était maintenant tout
à fait convaincu que ce n’était pas seulement du sang d’un innocent
dont il s’était rendu coupable, mais de celui du Fils de Dieu. La vie
de Pilate ne fut plus désormais qu’une vie misérable. Le désespoir,
l’angoisse, lui enlevait toute espérance, toute joie. Il refusa d’être
consolé, et sa mort fut pitoyable.
Le cœur d’Hérode
s’était encore plus endurci. Lorsqu’il enten-
dit raconter que le Christ était ressuscité, il ne fut guère troublé. Il fit
mourir Jacques, et lorsqu’il vit que cela faisait plaisir aux Juifs, il fit
aussi arrêter Pierre, avec l’intention de le mettre à mort. Mais Dieu
avait une œuvre pour Pierre, et il envoya un ange pour le délivrer.
Hérode fut visité par les jugements de Dieu. Alors qu’il se glorifiait
1.
C’est Hérode Antipas qui prit part au procès de Jésus. C’est Hérode Aggripa I qui
mit à mort Jacques. Aggripa était le neveu et le beaufrère d’Antipas. C’est par l’intrigue
qu’il monta sur le trône d’Antipas. Une fois au pouvoir, il persécuta les chrétiens comme
avait fait Antipas. Dans la dynastie hérodienne six rois portèrent le nom d’Hérode. Ce fut
un titre général, les individus étant désignés par d’autres noms, tels qu’Antipas, Philippe,
Aggripa, etc. Il en fut ainsi avec le tzar Nicolas, le tzar Alexandre, etc. Dans le cas que
nous considérons, l’emploi du mot Hérode devient plus naturel et approprié puisque quand
Aggripa mit Jacques à mort il occupait le trône d’Antipas, qui peu de temps auparavant
avait été mêlé au procès de Jésus. Il manifestait le même caractère. C’était le même esprit
hérodien incarné dans quelqu’un d’autre, comme le dragon d’(
Apocalypse 12 :17
) est le
même dragon du verset 3, le pouvoir inspirant chacun d’eux étant le dragon du verset 9.
Dans un cas, ce sont les œuvres de Rome païenne ; dans l’autre, ce sont celles d’une autre
puissance.