Le Christ trahi
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faisaient mourir le Sauveur, Lazare fût un témoin de son grand
pouvoir. Les gens accourant pour voir celui qui avait été ressuscité
des morts, les chefs du peuple étaient décidés à faire mourir Lazare
et à faire cesser l’agitation. Ils détourneraient alors l’attention du
peuple vers les traditions et les doctrines des hommes, vers la dîme
de la menthe et du cumin, et de nouveau exerceraient leur influence
sur ce peuple. Ils décidèrent de se saisir de Jésus quand il serait seul ;
car s’ils essayaient de l’arrêter dans la foule, alors que les gens se
passionnaient pour ce qu’il disait, ils seraient lapidés.
Judas savait combien ils étaient désireux de s’emparer de Jésus ;
il offrit aux prêtres et aux anciens de le leur livrer pour quelques
pièces d’argent. L’amour de l’argent le poussa à livrer son Maître à
ses pires ennemis. C’était Satan qui opérait par Judas ; pendant le
repas pascal impressionnant, le traître faisait des plans pour trahir
son Seigneur. Tristement, Jésus dit à ses disciples que tous seraient
scandalisés cette nuit à cause de lui. Mais Pierre affirma avec véhé-
mence que si tous étaient scandalisés, il ne le serait pas, lui. Jésus
dit à Pierre : “Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le
froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et
toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.”
Luc 22 :31, 32
.
Je contemplai Jésus avec ses disciples lorsqu’ils étaient dans le
jardin de Gethsémané. Profondément attristé, le Sauveur leur de-
manda de veiller et de prier, de peur de tomber dans la tentation. Il
savait que leur foi serait éprouvée, qu’ils seraient déçus dans leurs es-
pérances, et qu’ils auraient besoin de toute la force qu’ils pourraient
obtenir en veillant avec soin et en priant avec ferveur. Jésus priait,
en poussant des cris et en pleurant : “Père, si tu voulais éloigner de
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moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais
la tienne.” Le Fils de Dieu priait dans l’agonie. De grosses gouttes
de sang tombaient de son visage sur le sol. Des anges survolaient
le jardin, témoins de la scène, mais il n’y en eut qu’un seul qui fut
chargé de venir fortifier le Fils de Dieu dans son agonie. La joie
avait disparu du ciel. Les anges jetèrent leurs couronnes, mirent de
côté leurs harpes, et suivirent l’agonie de Jésus en silence et avec un
profond intérêt. Ils auraient aimé pouvoir entourer le Fils de Dieu,
mais leurs chefs ne le leur permirent pas, de peur qu’ils ne soient
amenés à le délivrer. Le plan du salut avait été arrêté, il devait se
réaliser.