Page 145 - Premiers Ecrits (1970)

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Le don de Dieu a l’homme
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voie par laquelle les hommes pourraient, par les mérites de son sang,
trouver le pardon de leurs transgressions, et par l’obéissance être
réintégrés dans le jardin d’où ils avaient été chassés. Ils auraient
ainsi à nouveau accès à l’arbre de vie qui leur avait été interdit.
Alors une joie inexprimable remplit le ciel. L’armée angélique
entonna un chant de louange et d’adoration. Les messagers du ciel
firent résonner leurs harpes et chantèrent sur un ton plus élevé qu’au-
paravant, à cause de la grande miséricorde et de la condescendance
de Dieu, qui avait consenti à ce que son Fils bien-aimé mourût pour
une race rebelle. Puis ce furent des chants de louange et d’adoration
pour célébrer le renoncement et le sacrifice de Jésus, qui consentait à
abandonner le sein du Père pour une vie de souffrance et d’angoisse,
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qui le conduirait à l’ignominie et à la mort pour donner la vie à
d’autres.
L’ange me dit : “Pensez-vous que ce soit sans luttes que le Père
ait consenti à donner son Fils bien-aimé ? Non, non.” Ce n’est pas
sans luttes, en effet, que Dieu dut décider ou de laisser périr l’homme
coupable ou de livrer à la mort son Fils chéri. L’intérêt des anges pour
le salut de l’humanité était si grand qu’il s’en serait trouvé parmi
eux qui auraient été disposés à renoncer à la gloire et à sacrifier leur
vie pour l’homme perdu. “Mais, me dit l’ange qui m’accompagnait,
cela n’eût servi à rien.” La transgression était si grande que la vie
d’un ange ne pouvait payer la dette. Seules la mort et l’intercession
du Fils de Dieu pouvaient payer la dette de l’homme perdu et le
sauver de la tristesse et du malheur sans espoir.
Mais l’œuvre qui fut assignée aux anges consistait à monter et
à descendre pour apporter un baume adoucissant aux souffrances
du Fils de Dieu. Ils servaient Jésus. Ils avaient aussi pour tâche de
préserver les sujets de la grâce des mauvais anges et des ténèbres que
Satan amassait constamment autour d’eux. Je vis qu’il était impos-
sible à Dieu de changer sa loi pour sauver le pécheur ; c’est pourquoi
il souffrit que son Fils bien-aimé mourût pour les transgressions de
l’homme.
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Les dons spirituels
Volume I
Avec une introduction de R. F. Cottrell