Le don de Dieu a l’homme
            
            
              Le grand amour et la condescendance de Dieu en donnant son
            
            
              Fils pour qu’il mourût, afin que nous ayons le pardon et la vie, me
            
            
              furent présentés. J’ai vu qu’Adam et Eve avaient eu le privilège de
            
            
              contempler la beauté délicieuse du jardin d’Eden, et qu’il leur fut
            
            
              permis de manger de tous les arbres qui s’y trouvaient, à l’exception
            
            
              d’un seul. Mais le serpent réussit à tenter Eve qui, à son tour, tenta
            
            
              son mari. Ils mangèrent tous deux du fruit de l’arbre défendu. Ils
            
            
              transgressèrent ainsi un commandement de Dieu, et devinrent des
            
            
              pécheurs. La nouvelle s’en répandit à travers le ciel, et les harpes
            
            
              se turent. Les anges furent plongés dans la tristesse, et craignirent
            
            
              que nos premiers parents avancent la main pour manger du fruit de
            
            
              l’arbre de vie et deviennent des pécheurs immortels. Mais Dieu dit
            
            
              qu’il chasserait les transgresseurs du jardin ; et que des chérubins qui
            
            
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              agitaient une épée flamboyante interdiraient l’accès à l’arbre de vie,
            
            
              de sorte que l’homme ne pût plus l’approcher, et manger du fruit,
            
            
              destiné à perpétuer l’immortalité.
            
            
              La tristesse remplit le ciel lorsqu’il devint évident que l’homme
            
            
              était perdu, et que le monde créé par Dieu allait maintenant se peu-
            
            
              pler d’êtres mortels, voués à la misère, à la maladie et à la mort. Nul
            
            
              ne pourrait y échapper ; toute la famille d’Adam devrait mourir. Je
            
            
              vis alors Jésus ; sur son visage se lisait une expression de sympathie
            
            
              et de tristesse. Je le vis s’approcher de la lumière éblouissante qui
            
            
              entourait le Père. L’ange qui m’accompagnait me dit : “Il a un en-
            
            
              tretien secret avec son Père.” L’anxiété des anges était alors intense.
            
            
              Trois fois Jésus pénétra dans cette lumière éclatante ; la troisième
            
            
              fois qu’il se sépara du Père nous pûmes voir sa personne. Son visage
            
            
              était calme, ne reflétant aucune anxiété, aucun souci, aucune afflic-
            
            
              tion. Il s’en dégageait une expression de bonté impossible à décrire.
            
            
              Il fit alors savoir aux armées angéliques qu’il y avait un moyen de
            
            
              salut pour l’homme pécheur. Il avait plaidé auprès du Père, et obtenu
            
            
              la permission de donner sa vie en rançon pour la race perdue. Il
            
            
              se chargerait de ses péchés, il mourrait pour elle, afin d’ouvrir la
            
            
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