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Premiers Ecrits
clair — et cela arrive un jour ou l’autre — elles s’aperçoivent que
ces hommes ne sont pas ce qu’elles pensaient, c’est-à-dire des mes-
sagers choisis et appelés de Dieu, elles sont plongées dans l’épreuve
et le doute au sujet de la vérité qu’elles ont reçue, et le besoin se fait
sentir chez elles de se faire instruire à nouveau. Ces croyants sont
troublés par l’ennemi et dans leur perplexité ils se demandent si c’est
bien le Seigneur qui les a conduits et ne sont satisfaits que lorsqu’ils
ont été rebaptisés. Il est beaucoup plus difficile aux messagers de
Dieu d’aller travailler là où ces hommes ont exercé une mauvaise
influence que d’entrer dans de nouveaux champs. Les serviteurs
de Dieu doivent agir ouvertement, loyalement, et ne pas pactiser
avec l’erreur. Ils se tiennent entre les vivants et les morts, et auront
à rendre compte de la manière dont ils se sont acquittés de leur
mission, ainsi que de l’influence qu’ils ont exercée sur le troupeau
dont le Seigneur les a fait surveillants.
Ceux qui acceptent la vérité et subissent de telles épreuves l’au-
raient connue aussi bien s’ils n’avaient pas été en rapport avec ces
hommes, et si ceux-ci avaient occupé l’humble place que le Seigneur
leur avait désignée. L’œil de Dieu se pose sur ses joyaux, et il aurait
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dirigé vers eux ses messagers choisis — des hommes qui se seraient
conduits intelligemment. La lumière de la vérité aurait luit pour
ces âmes et leur aurait fait comprendre leur véritable position. Elles
auraient accepté la vérité en connaissance de cause, et auraient été
satisfaites de sa beauté et de sa clarté. En en ressentant les puis-
sants effets, elles auraient été affermies et auraient exercé une sainte
influence.
Le danger que présentent pour la cause ces personnes qui
voyagent sans que le Seigneur ne les ait appelées m’a de nouveau été
montré. Si elles obtiennent quelque succès, on se rendra compte des
qualités qui leur manquent. Elles commettront des erreurs graves,
et par leur manque de sagesse des âmes précieuses pourront être
égarées à un tel point qu’il ne sera plus jamais possible de les at-
teindre. J’ai vu que l’Eglise devait sentir sa responsabilité, et agir
judicieusement à l’égard de ceux qui veulent enseigner, c’est-à-dire
examiner soigneusement leur vie, leurs aptitudes et leur conduite en
général. S’ils ne donnent pas de preuve indubitable d’être appelés
par le Seigneur et de sentir que s’ils ne répondent pas à cet appel ils
porteront le poids du “malheur à moi si je n’annonce l’évangile”,