392
Levez vos yeux en haut
Seigneur, mon Dieu, j’ai soif de toi.
Viens dans mon cœur, habite en moi,
Inonde-moi de ta présence,
Renouvelle mon espérance.
Vers toi, j’élève mon regard.
Tu es ma force et mon rempart,
Tu me soutiens dans la détresse.
Oui, tu me remplis d’allégresse.
Mme R.-M.
Cornaz
[377]
Prière pour l’Année Nouvelle
Cette année qui commence, je vous la confie, mon Dieu.
Faites-la heureuse pour ceux que j’aime ;
Riche en expériences ;
Claire comme les beaux jours d’été ; lumineuse comme les gerbes de blé
Comme le bleu des gentianes et l’or des soucis ;
Bonne pour tous.
Cette année qui commence, je vous la confie mon Dieu.
Faites que je la vive avec conscience,
Donnant aux petites tâches de la vie quotidienne
Mon soin et mon souci ;
Donnant à ceux que vous m’avez confiés,
Mon travail et ma patience.
Cette année qui commence, je vous la confie mon Dieu.
Faites que je la vive avec conscience,
Lente dans mon action ; attentive, réfléchie,
Semblable à ceux qui s’arrêtent pour penser,
Qui regardent pour voir, qui écoutent pour entendre,
Et qui se penchent pour aider.
Faites que je préfère toujours
Une seule chose bien faite dans un jour tranquille,
A beaucoup de choses imparfaites dans un jour trépidant,
Sans halte et sans repos.
Cette année qui commence, je vous la confie, mon Dieu.
Enseignez-moi au travers de ses jours,
L’art de bien aimer et la vertu d’être juste ;
Patiente dans la souffrance ; généreuse dans la joie ;
Jamais égoïste...
Cette année qui commence, je vous la confie, mon Dieu.
Faites-la heureuse pour ceux que j’aime ;
Riche en expériences ;
Claire comme les beaux jour d’été ;
Lumineuse comme les gerbes de blé,
Comme le bleu des gentianes et l’or des soucis ;
Bonne pour tous.
Le Lézard
[378]
Le pont
J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme
Qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime
Etait là, morne, immense ; et rien n’y remuait.
Je me sentais perdu dans l’infini muet...
Au fond, à travers l’ombre, imperceptible voile,
On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m’écriai : “Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît,
Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des millions d’arches.
Qui le pourra jamais ? Personne ! O deuil ! effroi !
Pleure !... — Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetais sur l’ombre un œil d’alarme,
Et ce fantôme avait la forme d’une larme ;
C’était un front de vierge avec des mains d’enfant ;
Il ressemblait au lys que la blancheur défend ;
Ses mains, en se joignant, faisaient de la lumière...