La parole
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ment consacrés. La patience des plus persévérants sera mise à rude
épreuve. Le mari ou la femme peut prononcer des paroles suscep-
tibles de provoquer une réplique immédiate, mais celui à qui elles
sont destinées doit s’efforcer de ne pas répondre. Dans ce cas, le
silence est salutaire. Il est souvent le reproche le plus sévère que
l’on puisse faire à celui qui a péché par ses lèvres.
Lorsqu’ils [les enfants et les jeunes] perdent leur contrôle et
qu’ils s’emportent en parlant, la meilleure attitude à adopter est le
silence, qui évite ainsi de blâmer, de discuter ou de condamner. Ils
ne tarderont pas à regretter leur comportement. Puisque le silence
est d’or, il sera souvent plus efficace que tout ce que l’on pourrait
dire.
Lorsque les autres sont impatients, irritables et mécontents parce
qu’ils ne parviennent pas à maîtriser leur moi, entonnez un chant
religieux. Lorsque Jésus travaillait à son établi de charpentier, des
camarades l’entouraient, cherchant parfois à lasser sa patience ; mais
il se mettait à chanter de merveilleux psaumes et, avant même de se
rendre compte de ce qui leur arrivait, ils joignaient leurs voix à la
sienne, influencés à leur insu par le pouvoir du Saint-Esprit présent
parmi eux.
Maîtriser sa langue : un combat
— Dieu demande aux parents
que, par l’exemple de leur fermeté de caractère, ils répandent la
lumière dans leur entourage immédiat. Aucune conversation frivole
ou vulgaire ne doit y être tolérée. Dieu perce les secrets de chaque
vie. Chez certains, un incessant combat doit se livrer pour garder la
maîtrise de soi. Chaque jour ils luttent en silence et dans la prière
contre leur tendance à parler durement et contre leur tempérament
emporté. Ces combats resteront peut-être à jamais cachés aux autres
hommes qui ne peuvent donc louer les efforts que l’on fait pour
retenir les propos irréfléchis qui se pressent sur les lèvres. Le monde
ignorera toujours ces succès. Et s’il parvenait à les connaître, il
n’aurait que du mépris pour ceux qui les remportent. Mais dans les
registres du ciel, ceux qui mènent de tels combats figurent parmi les
vainqueurs. Quelqu’un assiste à ces luttes secrètes et à ces victoires
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silencieuses ; il dit : “Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un
* . Manuscrit 70, 1903.
* . Manuscrit 59, 1900.
* . Manuscrit 102, 1901.