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Le Foyer Chrétien
qui s’applique également à la dîme : “Que chacun de vous, le pre-
mier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra...”
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Corinthiens 16 :2
. Ces préceptes s’adressent à la fois aux parents et
aux enfants.
Une erreur dont se rendent coupables certains pères fortu-
nés
— Les circonstances dans lesquelles un enfant se trouve placé
exercent souvent sur lui une influence plus réelle que l’exemple
même de ses parents. Certains hommes fortunés s’attendent que
leurs enfants soient exactement ce qu’ils étaient eux-mêmes dans
leur jeunesse ; et si ce n’est pas le cas, ils en accusent la perversité
de la génération actuelle. Mais ils n’ont pas le droit de formuler de
telles exigences pour leurs enfants, à moins de les placer dans des
conditions semblables à celles qu’ils ont connues eux-mêmes. Ce
sont justement ces circonstances qui ont fait du père ce qu’il est.
Dès son jeune âge, il a été accablé par le dénuement et obligé de
travailler avec courage et acharnement. Son caractère a été modelé
par la dure école de la pauvreté. Il s’est trouvé contraint de limiter
ses besoins, d’être diligent dans son travail et simple dans ses goûts.
Pour trouver de quoi se nourrir et s’habiller, il a dû mobiliser toutes
ses facultés et pratiquer l’économie.
Les pères se donnent du mal pour placer leurs enfants dans une
situation aisée, plutôt que dans des circonstances semblables à celles
qu’ils ont connues à leurs débuts. C’est là une erreur courante. Si,
de nos jours, les enfants étaient soumis à la même école que leurs
aînés, ils deviendraient aussi utiles qu’eux. Les parents ont modifié
les conditions de vie de leurs enfants. Le père a eu la pauvreté
pour maître ; le fils, lui, ne connaît que l’abondance ; tous ses désirs
sont satisfaits. Le caractère de l’un a été formé à la dure école de
l’austérité, où le plus petit bienfait était apprécié. La personnalité et
les habitudes de l’autre seront façonnées, elles, non par les conditions
de vie qui existaient autrefois, mais par la situation présente —
caractérisée par l’aisance et le laisser-aller. ... Dans ces conditions,
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et alors que l’abondance règne de tous côtés, comment pourrait-on
la lui refuser ?
* .
The Review and Herald, 10 novembre 1896
.
* . Manuscrit 58, 1899.