L’influence de la mère
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Les pensées et les sentiments d’une mère exerceront une forte
influence sur l’héritage moral qu’elle léguera à son enfant. Si elle
permet à son esprit de s’attarder sur tout ce qu’elle ressent, si elle
se complaît dans l’égoïsme, si elle est maussade et exigeante, le
caractère de celui-ci s’en ressentira. C’est ainsi que beaucoup de
gens ont reçu en héritage une tendance presque insurmontable à
faire le mal. L’ennemi des âmes comprend cela beaucoup mieux que
bien des parents. Il soumettra la mère à ses tentations, sachant que,
si elle ne lui résiste pas, il pourra atteindre son enfant à travers elle.
Le seul espoir de la mère est en Dieu. Elle peut implorer de lui la
force et la grâce ; et elle ne les recherchera pas en vain.
Une mère chrétienne doit avoir l’esprit constamment en éveil,
afin de discerner les dangers qui entourent ses enfants. Elle-même
gardera son âme dans une atmosphère pure et sainte ; elle soumettra
son caractère et ses principes à la Parole de Dieu et accomplira
fidèlement son devoir, vivant au-dessus des petites tentations qui
l’assailliront continuellement.
L’influence salutaire d’une mère patiente
— Plusieurs fois
dans la journée, on entend le cri d’une petite voix inquiète, puis
d’une autre : “Maman, maman !” Afin de répondre à ces appels,
maman doit aller et venir ici et là pour satisfaire chacun. L’un est
préoccupé et a besoin du sage conseil de sa mère pour calmer ses
appréhensions. Un autre est tellement content de ce qu’il vient de
réaliser qu’il veut le lui montrer, pensant qu’elle en sera tout aussi
heureuse que lui. Une parole d’approbation sera pour lui comme
un rayon de soleil qui illuminera son cœur des heures durant. La
maman peut répandre parmi ses tout-petits des rayons de lumière et
de joie. Elle peut les tenir tellement près de son cœur que sa présence
soit pour eux ce qu’il y a de plus merveilleux au monde.
Mais il arrive souvent que la patience de la mère soit mise à rude
épreuve par tous ces menus incidents qui semblent réclamer la plus
grande attention. Les petites mains espiègles et les petits pieds sans
cesse en mouvement lui causent bien du travail et bien des soucis.
Elle doit savoir contrôler ses réactions, sinon des mots d’impatience
jailliront de ses lèvres. Par moments, elle en perd presque la tête,
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The Signs of the Times, 22 septembre 1881
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* . Lettre 69, 1896.