Lettres de Rome
347
chrétien est parfois plus utile au Maître que lorsqu’il travaille pour
lui.
Paul invitait les Philippiens à suivre l’exemple du Christ, qui,
“existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à
arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en
prenant une forme de serviteur, en devènant semblable aux hommes ;
et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même,
se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la
croix”.
“Ainsi, mes bien-aimés, continuait-il, comme vous avez toujours
obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seule-
ment comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que
je suis absent ; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le
faire, selon son bon plaisir. Faites toutes choses sans murmures ni
hésitations, afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants
de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et
corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans
le monde, portant la parole de vie ; et je pourrai me glorifier, au jour
de Christ, de n’avoir pas couru en vain ni travaillé en vain.”
Ces paroles furent écrites pour soutenir tous ceux qui luttent.
Paul indique quel est le niveau de la perfection, et il montre comment
l’atteindre : “Travaillez à votre salut, dit-il, [...] car c’est Dieu qui
[428]
produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.”
L’œuvre du salut est une œuvre d’association, de coopération. Il
y a collaboration entre Dieu et le pécheur repentant ; ce travail est
indispensable pour la formation des vrais principes qui constituent
un caractère. Nous devons lutter avec opiniâtreté pour dominer les
obstacles qui nous empêchent de parvenir à la perfection. Mais nous
dépendons absolument de Dieu pour réussir.
Les efforts humains ne suffisent pas en eux-mêmes. Sans le se-
cours de la puissance divine, ils ne servent de rien. Dieu et l’homme
doivent agir de concert. Il faut que la résistance à la tentation vienne
de l’homme, qui puisera ses forces en Dieu. D’une part se trouvent la
sagesse infinie, la compassion, la puissance ; d’autre part, la faiblesse,
la méchanceté, l’impuissance totale.
Dieu désire que nous ayons de l’empire sur nous-mêmes. Mais
il ne peut nous aider sans notre propre consentement, ou sans notre
collaboration. L’Esprit divin agit par les forces et les facultés données