Lettres de Rome
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la connaissance de Dieu, ils sont “fortifiés à tous égards par sa
puissance glorieuse”. C’est ainsi qu’ils peuvent travailler pour leur
prochain. Le Sauveur désire que des hommes purifiés et sanctifiés
soient pour lui comme une main secourable. Pour cet immense pri-
vilège, rendons grâces à celui qui nous a “rendus capables d’avoir
part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la
puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils
de son amour”.
L’épître aux Philippiens, comme celle aux Colossiens, fut écrite
pendant que Paul était en captivité à Rome. L’église de Philippes
avait envoyé des dons à l’apôtre par les soins d’Epaphrodite, au sujet
duquel Paul disait : “Mon frère, [...] mon compagnon d’œuvre et de
combat, par qui vous m’avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes
besoins.” Pendant son séjour à Rome, Epaphrodite fut malade et
“tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement
de lui, écrivait Paul, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas
tristesse sur tristesse”. Lorsqu’ils apprirent la maladie d’Epaphrodite,
les Philippiens éprouvèrent une telle inquiétude que l’apôtre se
décida à le leur envoyer. “Il désirait vous voir tous, écrivait Paul, et
il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie. [...] Je
l’ai donc envoyé avec d’autant plus d’empressement, afin que vous
vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi-même moins triste.
Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez
de tels hommes. Car c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de
la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence dans le
service que vous me rendiez.”
Par Epaphrodite, Paul envoyait aux Philippiens une lettre de
remerciement pour les dons qu’ils lui avaient fait parvenir. De toutes
les églises, ce fut celle de Philippes qui se montra la plus généreuse
envers l’apôtre. “Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, disait Paul
dans cette lettre, au commencement de la prédication de l’Evangile,
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lorsque je partis de la Macédoine, aucune église n’entra en compte
avec moi pour ce qu’elle donnait et recevait ; vous fûtes les seuls à le
faire, car vous m’envoyâtes déjà à Thessalonique, et à deux reprises,
de quoi pourvoir à mes besoins. Ce n’est pas que je recherche les
dons ; mais je recherche le fruit qui abonde pour votre compte. J’ai
tout reçu, et je suis dans l’abondance ; j’ai été comblé de biens, en