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Conquérants Pacifiques
et dit : “Pour le moment retire-toi ; quand j’en trouverai l’occasion,
je te rappellerai.”
Quel contraste entre l’attitude de Félix et celle du geôlier de
Philippes ! Les serviteurs de Dieu avaient été amenés à celui-ci,
enchaînés, comme Paul avait été amené à Félix. Les prisonniers
étaient soutenus par la puissance divine. Leur joie dans la souffrance
et le mépris, le courage qu’ils montrèrent lorsque la terre trembla,
l’esprit chrétien qu’ils témoignèrent dans le pardon convainquirent
le cœur du geôlier. Il confessa ses péchés en tremblant, et il trouva
le pardon.
Félix trembla aussi, mais il ne se repentit pas. Le geôlier re-
çut avec empressement, ainsi que les siens, l’Esprit de Dieu. Félix
ordonna au divin messager de se retirer. L’un choisit de devenir
enfant de Dieu et héritier du ciel ; l’autre préféra partager le sort des
“ouvriers d’iniquité”.
Pendant deux ans, on ne fit aucune démarche en faveur de Paul,
et il demeura prisonnier. Félix lui rendit visite à plusieurs reprises,
et il écouta attentivement ses paroles ; mais le véritable motif de
cette amitié apparente était l’appât du gain. Il laissa entendre en
effet à Paul qu’en échange d’une forte somme d’argent, il pourrait
être relâché. Mais l’apôtre avait trop de noblesse pour essayer de
recouvrer ainsi sa liberté. Il n’avait pas commis de crime, il ne voulait
pas s’abaisser à user d’un expédient malhonnête. De plus, il était
trop pauvre pour payer une telle rançon, et même s’il y avait pensé,
il n’aurait pas fait exploiter en sa faveur la sympathie et la générosité
de ses fidèles convertis. Paul savait qu’il était entre les mains de
Dieu, et il ne voulait pas s’immiscer dans ses plans à son sujet.
Félix fut finalement rappelé à Rome à cause des maux qu’il avait
fait subir aux Juifs. Avant de quitter Césarée, le procurateur, “dans
le désir de plaire aux Juifs”, leur permit de retenir Paul prisonnier.
Mais Félix ne réussit pas à reconquérir leur confiance. Il tomba en
disgrâce, et Festus lui succéda.
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Un rayon de lumière avait brillé du ciel dans le cœur de Félix,
quand Paul lui avait parlé de justice, de tempérance et de jugement à
venir. Cette occasion suscitée par Dieu lui avait permis de connaître
son péché et de s’en repentir. Mais il dit au messager divin : “Pour le
moment retire-toi ; quand j’en trouverai l’occasion, je te rappellerai.”