272
Conquérants Pacifiques
appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les
païens, selon qu’il le dit dans Osée : J’appellerai mon peuple celui
qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas la
bien-aimée ; et là où on leur disait : Vous n’êtes pas mon peuple ! ils
seront appelés fils du Dieu vivant
”
Malgré la chute d’Israël, en tant que nation, il restait un bon
nombre de Juifs qui désiraient être sauvés. Au moment où le Christ
[335]
était sur la terre, des âmes sincères avaient reçu avec joie le message
de Jean-Baptiste, et avaient été poussées à étudier à nouveau les
prophéties relatives au Messie. Lorsque l’Eglise primitive fut fondée,
elle se composait de ces fidèles Juifs qui reconnaissaient dans Jésus
de Nazareth le Messie ardemment souhaité. C’est à eux que Paul
s’adresse quand il écrit : “Or, si les prémices sont saintes, la masse
l’est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi.”
Paul compare le reste d’Israël à un olivier majestueux dont
quelques branches ont été retranchées. Il compare aussi les Gentils
aux rameaux d’un olivier sauvage, entés sur “l’olivier franc”. “Mais
si quelques-unes des branches ont été retranchées, écrit-il aux chré-
tiens de la Gentilité, et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été
enté à leur place, et rendu participant de la racine et de la graisse
de l’olivier, ne te glorifie pas aux dépens de ces branches. Si tu te
glorifies, sache que ce n’est pas toi qui portes la racine, mais que
c’est la racine qui te porte. Tu diras donc : Les branches ont été
retranchées, afin que moi je fusse enté. Cela est vrai ; elles ont été
retranchées pour cause d’incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne
t’abandonne pas à l’orgueil, mais crains ; car si Dieu n’a pas épargné
les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus. Considère
donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui sont
tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette
bonté ; autrement, tu seras aussi retranché.”
La nation d’Israël avait perdu tout contact avec le Seigneur, par
suite de son incrédulité et du rejet du plan divin à son égard. Mais les
branches qui avaient été retranchées de l’olivier franc pouvaient être
entées à nouveau sur le vrai tronc d’Israël, le reste qui était demeuré
fidèle à Dieu et à la foi de ses pères. “Eux de même, déclare l’apôtre,
en parlant des branches qui ont été retranchées, s’ils ne persistent
1.
Voir
Osée 2 :1