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Conquérants Pacifiques
destes qui n’ont jamais été consacrés au ministère et qui sont appelés
cependant à jouer un rôle important dans le salut des âmes. Un vaste
champ de travail est ouvert aux serviteurs de Dieu qui vivent de leurs
propres ressources. Par ailleurs, de nombreux ministres de l’Evan-
gile pourraient, en s’adonnant à un travail manuel quelconque, faire
de riches expériences personnelles. Certains prédicateurs capables
seraient en même temps formés, par cette méthode, pour servir uti-
lement dans les champs où les besoins sont pressants.
Quant au serviteur de Dieu qui a fait le sacrifice de sa vie pour
le Seigneur et qui consacre tout son temps à prêcher l’Evangile, il a
un lourd fardeau à porter. Il ne proportionne pas sa peine au temps.
Son traitement n’a pas d’influence sur son activité, et même s’il
travaille dans de fâcheuses conditions, son œuvre pastorale n’en est
nullement affectée. Il a reçu du ciel une mission, et c’est là qu’il
porte les regards pour obtenir la récompense de la besogne qui lui a
été confiée et qu’il a accomplie.
Dieu désire que de tels serviteurs soient exempts d’inutiles pré-
occupations, afin qu’ils puissent obéir au conseil que Paul donnait
à Timothée : “Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à
elles
” Les ministres de Dieu doivent donc veiller soigneusement à
maintenir leur corps et leur esprit vigoureux, par un exercice appro-
prié ; mais il ne faut pas qu’ils soient obligés de passer la majeure
partie de leur temps à accomplir une œuvre temporelle. Car, bien
que ces fidèles serviteurs désirent être au service de l’Evangile, ils ne
sont pas à l’abri des tentations. Lorsqu’ils rencontrent des difficultés,
parce que l’Eglise ne leur accorde plus de subsides, le tentateur
s’acharne contre eux. D’autre part, lorsqu’ils se rendent compte du
peu d’importance qu’on accorde à leur tâche, ils tombent dans le dé-
couragement. Alors ils mettent leur espoir dans le jour du jugement
pour recevoir leur juste récompense, et ils se cramponnent à cette
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pensée qui les soutient ; mais, en attendant, il faut que leur famille
soit nourrie et vêtue. S’ils pouvaient avoir le sentiment d’être dé-
chargés du ministère qui leur a été confié, ils se livreraient volontiers
à un métier ; mais ils se rendent compte que leur temps appartient
à Dieu, bien que cela échappe à ceux qui devraient les entretenir.
Au lieu de se laisser tenter par la profession qui leur assurerait le
13.
1 Timothée 4 :15