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Une église généreuse
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laire qui leur est dû, leurs forces déclinent et leur activité est souvent
paralysée.
Le mécontentement de Dieu est d’autant plus grand que ceux qui
se déclarent ses disciples privent les ministres de leurs ressources.
Ces chrétiens égoïstes seront appelés à rendre compte, non seule-
ment du mauvais emploi de l’argent du Seigneur, mais encore du
découragement et du chagrin que leur conduite aura causés à ses
fidèles serviteurs. Ceux qui ont été appelés à l’œuvre du ministère,
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et ont tout abandonné à l’appel de Dieu pour entrer à son service,
doivent recevoir un salaire suffisant pour subvenir à leurs propres
besoins ainsi qu’à ceux de leurs familles.
Dans la société, les travailleurs manuels ou intellectuels arrivent
à toucher de forts salaires. L’œuvre qui consiste à répandre la vérité
et à gagner des âmes n’est-elle pas plus importante qu’aucune de
ces situations sociales ? Et ceux qui s’acquittent fidèlement de cette
tâche n’ont-ils pas droit à une bonne rémunération ?
Lorsque nous établissons une relativité entre le travail moral et
le travail ordinaire, nous montrons comment nous apprécions les
choses divines par rapport aux choses temporelles.
Pour subvenir à l’entretien des prédicateurs et à celui des mis-
sionnaires, il est nécessaire que le peuple de Dieu donne avec joie
et libéralité. Une responsabilité solennelle incombe aux ministres
qui doivent rappeler constamment aux fidèles les besoins de l’œuvre
de Dieu et leur enseigner la pratique de la générosité. Quand les
églises manquent à leur devoir de charité, non seulement l’œuvre du
Seigneur en souffre, mais les bénédictions ne peuvent être répandues
sur elles.
Les pauvres eux-mêmes devraient apporter leur offrande à Dieu.
Qu’ils soient participants de la grâce divine, en renonçant à eux-
mêmes, pour venir en aide à ceux dont les besoins sont plus impé-
rieux que les leurs. Le don du pauvre, l’objet de son renoncement,
monte vers Dieu comme un encens de bonne odeur. Tout acte ins-
piré par le sacrifice volontaire fortifie l’esprit de générosité chez le
donateur ; il l’unit plus étroitement à celui qui, de riche qu’il était,
s’est fait “pauvre par amour pour nous, afin que par sa pauvreté nous
fussions enrichis”.
Le geste de la veuve qui mit deux pites (tout ce qu’elle possédait)
dans le tronc, est signalé dans les saintes Ecritures afin d’encourager