Délivré de prison
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fuite, Pierre fut confié à seize soldats qui se relayaient jour et nuit.
Dans sa cellule deux chaînes le fixaient aux poignets de deux soldats
entre lesquels il devait se tenir, et il lui était impossible de faire aucun
mouvement à leur insu. Les portes de la prison étaient verrouillées
et fortement gardées ; donc, aucun moyen humain d’échapper. Mais
c’est toujours dans les situations les plus désespérées que le Seigneur
intervient.
La cellule où l’apôtre avait été enfermé était taillée dans le roc et
les portes étaient garnies de barres et de solides verrous. Les gardiens
seraient tenus pour responsables en cas d’évasion. Mais toutes ces
précautions : verrous, barres, gardes, qui rendaient humainement
impossible la délivrance de Pierre, devaient faire ressortir d’une
façon éclatante le triomphe de Dieu. Hérode levait la main contre la
toute-puissance du Créateur ; il allait au-devant d’un échec complet.
En exerçant cette puissance, le Seigneur sauverait la vie précieuse
que les Juifs complotaient de supprimer.
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C’est la nuit avant l’exécution. Un ange puissant est envoyé
du ciel au secours de Pierre. Les portes solides, derrière lesquelles
l’apôtre est enfermé, s’ouvrent d’elles-mêmes. L’ange du Très-Haut
entre, et les portes se referment sans bruit derrière lui. Il pénètre
dans la cellule où l’apôtre dort tranquillement, dans une paix par-
faite. La lumière dont l’ange est enveloppé remplit le cachot, sans
réveiller Pierre. Mais bientôt le messager céleste le touche, et lui dit :
“Lève-toi promptement !” Alors, il se réveille, voit sa cellule inondée
de lumière, tandis qu’un ange radieux se tient devant lui. Il obéit
machinalement aux paroles qui lui sont adressées, et il s’aperçoit en
se levant que les chaînes qui retenaient ses poignets sont tombées.
La voix du divin messager ordonne à nouveau : “Mets ta ceinture
et tes sandales”, et Pierre obéit machinalement encore, les yeux fixés
d’étonnement sur son visiteur : il se croit le jouet d’un songe ou
d’une vision. “L’ange lui dit encore : Enveloppe-toi de ton man-
teau, et suis-moi.” Il se dirige alors vers la porte, et lui, si loquace
à l’accoutumée, le suit muet de stupeur. Ils franchissent les pre-
mières gardes et atteignent la lourde porte verrouillée qui s’ouvre
d’elle-même et se referme immédiatement, tandis que les sentinelles
placées devant et derrière demeurent immobiles à leur poste.
Ils atteignirent la deuxième porte, gardée de la même manière.
Elle s’ouvrit comme la première, sans qu’on entendît ni un grince-