Page 203 - Conseils sur la Nutrition et les Aliments (1972)

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Section 12 — Nutrition et grossesse
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doit être largement pourvu aux besoins accrus en énergie chez la
mère.
Mais, d’un autre côté, l’idée que les femmes, en cours de gros-
sesse, peuvent donner libre cours à leur appétit est une erreur qui
s’appuie sur la coutume et non sur le bon sens. L’appétit des femmes
se trouvant dans cet état peut être variable et capricieux, donc diffi-
cile à satisfaire ; et la coutume veut qu’on leur donne exactement ce
qu’elles souhaitent, sans faire intervenir la raison pour savoir si un tel
régime est capable de nourrir l’organisme et d’assurer le développe-
ment de l’enfant. Le régime doit être nourrissant, mais non excitant.
L’habitude courante dit que si l’intéressée a envie d’aliments carnés,
épicés, de conserves de toutes sortes, de pâtés d’émincé, on doit lui
donner satisfaction : seul l’appétit entre en ligne de compte. C’est
une profonde erreur, et qui porte gravement préjudice. On ne saurait
en mesurer la nocivité. Au cours de cette période importante, plus
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qu’en aucune autre, la nourriture consommée doit être simple et
d’une exceptionnelle qualité.
Les femmes qui agissent conformément à certains principes
et en connaissance de cause sauront, durant cette période, ne pas
compliquer leur régime. Elles se souviendront qu’une autre vie
dépend d’elles et apporteront beaucoup de soin à leur manière de se
comporter et particulièrement de se nourrir. Pour la simple raison
que c’est agréable au goût, elles ne consommeront pas ce qui ne
nourrit pas et qui est excitant. Il y a toujours beaucoup trop de gens
qui cherchent à les convaincre de faire des choses que la raison leur
conseillerait d’éviter.
Des enfants sont nés malades du fait de la gourmandise des
parents. L’organisme n’exigeait pas l’extrême variété d’aliments
réclamée par l’imagination. Il est faux de croire qu’il faille fournir
à l’estomac tout ce que l’esprit se représente, et c’est une erreur
que doivent rejeter les femmes chrétiennes. Il ne faut pas permettre
à l’imagination de contrôler les besoins de l’organisme. Ceux qui
obéissent uniquement à leurs goûts doivent supporter la peine qu’en-
traîne la transgression des lois de leur être. Et cette peine ne frappe
pas seulement le transgresseur, elle atteint aussi les descendants,
bien que ceux-ci soient innocents.
Les organes chargés de fabriquer le sang ne peuvent tirer un
sang de qualité d’épices, de pâtés d’émincé, de pickles et d’aliments