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              Vers un meilleur Avenir
            
            
              Des édits royaux, des décisions de conciles généraux, des or-
            
            
              donnances de l’Eglise appuyées par le pouvoir séculier, tels sont les
            
            
              moyens qui furent employés pour donner à une fête païenne une
            
            
              place d’honneur dans le monde chrétien. La première disposition
            
            
              légale en faveur du dimanche fut l’édit de Constantin. Aux termes
            
            
              de cet édit, les habitants des villes devaient se reposer “au jour vé-
            
            
              nérable du soleil”, tandis que les gens de la campagne pouvaient
            
            
              vaquer à leurs occupations ordinaires. Bien que cet édit fût virtuelle-
            
            
              ment païen, il fut promulgué par Constantin après son adhésion au
            
            
              christianisme.
            
            
              Estimant sans doute que le décret impérial n’était pas suffisant
            
            
              pour suppléer à l’absence de tout ordre divin, l’évêque opportuniste
            
            
              de Césarée, grand ami et flatteur de l’empereur, prétendit que Jésus
            
            
              avait transféré le repos du sabbat au dimanche. Eusèbe reconnaît
            
            
              involontairement être incapable de produire un seul témoignage
            
            
              scripturaire en faveur de la nouvelle institution et signale les auteurs
            
            
              réels du changement, en ajoutant : “Tout ce qui devait se faire le jour
            
            
              du sabbat, nous
            
            
              l’avons transféré
            
            
              sur le jour du Seigneur.” (Eusèbe
            
            
              de Césarée,
            
            
              Commentaire sur le Psaume 92.
            
            
              ) L’argument en faveur
            
            
              du dimanche, quelque faible qu’il fût, servit néanmoins à enhardir
            
            
              les hommes à fouler aux pieds le sabbat de l’Eternel. Tous ceux qui
            
            
              désiraient pactiser avec le monde acceptèrent la fête populaire.
            
            
              [71]
            
            
              L’affermissement de la papauté et l’exaltation du dimanche pro-
            
            
              gressent parallèlement. Pendant quelque temps, les gens de la cam-
            
            
              pagne continuèrent à s’occuper de leurs, les gens de la campagne
            
            
              continuèrent à s’occuper de leurs travaux en dehors des heures du
            
            
              culte, et le septième jour fut encore considéré comme le jour du
            
            
              repos.
            
            
              Mais, graduellement, un changement se produisit. On défendit
            
            
              aux magistrats, le dimanche, de prononcer aucun jugement sur des
            
            
              causes civiles. Bientôt les gens de toute catégorie reçurent l’ordre
            
            
              de s’abstenir de toute œuvre servile, sous peine d’amende pour les
            
            
              hommes libres, et de la flagellation pour les serviteurs.
            
            
              Terreur et persécution
            
            
              Plus tard, les dispositions de la loi exigèrent que les riches cou-
            
            
              pables abandonnassent la moitié de leurs biens et que, s’ils s’obs-