La liberté de conscience menacée
            
            
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              Lorsqu’un jour un village samaritain refusa l’hospitalité à Jésus,
            
            
              l’apôtre Jean, rempli d’indignation, s’écria : “Seigneur, veux-tu que
            
            
              nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?”
            
            
              Jésus, jetant sur son disciple égaré un regard de compassion, lui ré-
            
            
              pondit : “Le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des
            
            
              hommes, mais pour les sauver.”
            
            
              Luc 9 :54, 56
            
            
              . Combien différents
            
            
              sont les sentiments de son soi-disant vicaire !
            
            
              L’Eglise romaine se présente aujourd’hui devant le monde sous
            
            
              un air de candide innocence et couvre d’apologies le récit de ses
            
            
              cruautés. Mais sous sa livrée chrétienne, elle est inchangée. Tous les
            
            
              principes professés autrefois par la papauté sont encore les siens. Elle
            
            
              conserve des doctrines inventées dans les siècles les plus enténébrés.
            
            
              [68]
            
            
              Que personne ne s’y trompe. La papauté à laquelle le monde pro-
            
            
              testant est aujourd’hui si enclin à rendre hommage est encore celle
            
            
              qui dominait sur le monde aux jours de la Réformation, alors que des
            
            
              hommes de Dieu dénoncèrent ses iniquités au péril de leur vie. Elle
            
            
              maintient toujours les prétentions orgueilleuses qui la poussèrent
            
            
              à s’élever au-dessus des rois et des princes, comme à se réclamer
            
            
              des prérogatives de la divinité. Elle n’est ni moins cruelle ni moins
            
            
              despotique qu’aux jours où elle supprimait la liberté humaine et
            
            
              livrait à la mort les saints du Très-Haut.
            
            
              Un système apostat
            
            
              La papauté est exactement ce que la prophétie a dit d’elle : l’apos-
            
            
              tasie des derniers jours
            
            
              2 Thessaloniciens 2 :3, 4
            
            
              . Sa tactique consiste
            
            
              à se présenter sous le déguisement qui convient le mieux à ses des-
            
            
              seins ; mais sous les dehors variés du caméléon, elle conserve tou-
            
            
              jours le venin du serpent. “On n’est pas tenu de garder la foi jurée à
            
            
              des hérétiques ou à des suspects d’hérésie” (Lenfant,
            
            
              History of the
            
            
              Council of Constance, vol. I, p. 516
            
            
              , ed. 1798), dit-elle. Son histoire
            
            
              millénaire est écrite avec le sang des saints : comment la reconnaître
            
            
              comme un membre de la famille chrétienne ?
            
            
              Ce n’est pas sans raison que l’on a affirmé dans les pays pro-
            
            
              testants que le catholicisme diffère moins du protestantisme que
            
            
              par le passé. Il y a eu un changement, mais ce n’est pas le fait de
            
            
              la papauté. Le catholicisme ressemble, en effet, beaucoup au pro-