La libération du peuple de Dieu
            
            
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              Le réveil amer des impies
            
            
              Cette voix, qui parvient aux oreilles des morts, ils la connaissent.
            
            
              Que de fois ses accents doux et tendres ne les ont-ils pas conviés à
            
            
              la conversion ? Que de fois ne s’est-elle pas fait entendre dans les
            
            
              exhortations affectueuses d’un ami, d’un frère, d’un Rédempteur !
            
            
              Aux contempteurs de sa grâce, aucune voix ne saurait être aussi
            
            
              sévère, aussi terrible que celle qui disait, en suppliant : “Revenez,
            
            
              revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous ?”
            
            
              Ezé-
            
            
              chiel 33 :11
            
            
              . Oh ! si seulement cette voix était celle d’un étranger !
            
            
              Aujourd’hui elle leur dit : “Puisque j’appelle et que vous résistez,
            
            
              puisque j’étends ma main et que personne n’y prend garde, puisque
            
            
              vous rejetez tous mes conseils, et que vous n’aimez pas mes ré-
            
            
              primandes, (...) quand la terreur vous saisira comme une tempête,
            
            
              (...) je ne répondrai pas.”
            
            
              Proverbes 1 :24-28
            
            
              . Cette voix rappelle
            
            
              des souvenirs que l’on voudrait pouvoir effacer, des avertissements
            
            
              méconnus, des invitations refusées, des occasions négligées.
            
            
              Là sont ceux qui ont bafoué le Sauveur au jour de son humilia-
            
            
              tion. C’est avec une puissance irrésistible que se présentent à leur
            
            
              mémoire ces paroles de Jésus lorsque, adjuré par le souverain sacri-
            
            
              ficateur, il répondit solennellement : “Vous verrez désormais le Fils
            
            
              [134]
            
            
              de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur
            
            
              les nuées du ciel.”
            
            
              Matthieu 26 :64
            
            
              . Ils le contemplent maintenant
            
            
              dans sa gloire, et il faut qu’ils le voient encore assis à la droite de la
            
            
              puissance de Dieu.
            
            
              Ceux qui ont ridiculisé l’affirmation qu’il était le Fils de Dieu
            
            
              sont maintenant bouche close. Là se trouve le hautain Hérode qui
            
            
              se moquait de sa royauté et qui ordonnait à ses soldats ricaneurs de
            
            
              le couronner. Là se trouvent les hommes dont les mains sacrilèges,
            
            
              après l’avoir ironiquement revêtu d’un manteau de pourpre, ont
            
            
              ceint son front sacré d’une couronne d’épines et placé dans sa main
            
            
              docile un sceptre dérisoire, puis se sont prosternés devant lui, la
            
            
              raillerie et le blasphème sur les lèvres. Les hommes qui ont frappé
            
            
              au visage le Prince de la vie et l’ont couvert de leurs crachats se
            
            
              détournent maintenant de son regard perçant, et cherchent à fuir la
            
            
              gloire indicible de sa présence. Ceux qui enfoncèrent des clous à
            
            
              travers ses mains et ses pieds, le soldat qui perça son côte de sa
            
            
              lance, contemplent ces cicatrices avec terreur et remords.