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Tempérance
qu’il avait vaincu les hommes forts des siècles passés. Il l’assaillit
des mêmes tentations qui avaient causé la chute de l’homme. C’est
sur cette terre que devait se régler le grand conflit qui opposait le
Christ et Satan. Si le tentateur réussissait à vaincre le Christ sur un
seul point, le monde était destiné à périr. Satan aurait le pouvoir
de blesser le talon du Fils de Dieu ; mais la postérité de la femme
allait écraser la tête du serpent : le Christ devait confondre le prince
des ténèbres. Pendant quarante jours, le Christ jeûna dans le désert.
Pour quelle raison ? Est-ce qu’un aspect du caractère du Fils de Dieu
rendait nécessaires tant d’humiliations et de souffrances ? Non, il
était sans péché. Toute cette humiliation, cette profonde angoisse
furent endurées pour le salut de l’homme déchu, et nous ne pourrons
jamais saisir la gravité du péché que commettent ceux qui satisfont
un appétit perverti, à moins que nous ne comprenions la signification
spirituelle du long jeûne du Fils de Dieu. Nous ne pourrons jamais
comprendre l’emprise qu’exerce l’appétit tant que nous n’aurons pas
discerné le caractère du conflit au cours duquel le Sauveur triompha
de Satan et obtint pour l’homme la possibilité, à travers les mérites
du sang du Christ, de résister aux puissances des ténèbres et de les
vaincre.
Après son long jeûne, le Christ se trouvait dans un état de très
grande faiblesse. Profitant de cette situation, Satan l’assaillit de ses
plus terribles tentations. “Le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre qu’elle devienne du pain.” Satan se présenta
comme un messager céleste. Il déclara que Dieu avait vu combien
le Christ était désireux de marcher dans le sentier du renoncement,
qu’il n’était pas obligé de continuer à supporter l’humiliation et
la douleur, et qu’il était dispensé du terrible combat qu’il aurait à
soutenir en tant que Rédempteur du monde. Il essaya de le persuader
que Dieu désirait seulement éprouver sa fidélité, que maintenant sa
loyauté était pleinement manifestée, et qu’il était libre d’user de ses
pouvoirs divins pour subvenir à ses besoins. Mais le Christ vit la
tentation et déclara : “Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain
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seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.”
Quand vous êtes tentés de céder aux sollicitations d’un appétit
déréglé, vous devriez vous souvenir de l’exemple du Christ, rester
fermes et vaincre comme le Christ a vaincu. Vous devriez répondre :
“Ainsi parle le Seigneur...” et de cette façon régler pour toujours la