Appendice
            
            
              Page 50. LES TITRES DE L’EVEQUE DE ROME. — “Le
            
            
              pape
            
            
              est désigné par un assez grand nombre de dénominations.
            
            
              Autrefois, lorsqu’on s’adressait à lui, on l’appelait :
            
            
              Beatitudo Vestra,
            
            
              Magnitudo Vestra, Excellentia Vestra, Majestas Vestra
            
            
              . Parmi les
            
            
              titres les plus usités, on compte :
            
            
              Pontifex Maximus, Sumus Pontifex
            
            
              qui furent donnés jadis à des évêques et à des archevêques,
            
            
              Sanctitas
            
            
              et Sanctissime Pater
            
            
              (Sa Sainteté, Très Saint Père). Quant au titre
            
            
              de
            
            
              Vicaire de Jésus-Christ
            
            
              , il fut donné à l’évêque de Rome, puis
            
            
              à des évêques et à des rois, et ne fut appliqué exclusivement au
            
            
              pape
            
            
              que vers le XIIIe siècle. Enfin la célèbre formule :
            
            
              le Serviteur
            
            
              des Serviteurs de Dieu
            
            
              (Servus servorum Dei) se rencontre pour la
            
            
              première fois dans une lettre de saint Augustin. Grégoire 1
            
            
              er
            
            
              l’adopta
            
            
              parmi ses titres ; toutefois elle ne devint d’une application générale
            
            
              qu’à partir d’Innocent III, et, vers le milieu du XVe siècle, elle fut
            
            
              exclusivement réservée pour les bulles.” (P. Larousse,
            
            
              Dictionnaire
            
            
              Universel
            
            
              , art. “Papauté”, vol. XII, p. 137.)
            
            
              “Depuis Innocent III les papes, non contents de se faire appeler
            
            
              successeurs ou vicaires de saint Pierre, ou comme Grégoire VII de
            
            
              s’identifier avec cet apôtre, prennent le titre de “vicaires de Christ”
            
            
              ou “vicaires de Dieu”. “Ce que fait le pape dans l’Eglise, dit Inno-
            
            
              cent, ce n’est pas un homme qui le fait, mais Dieu lui-même par son
            
            
              vicaire” et cela, disent ses commentateurs, en vertu d’un
            
            
              coeleste ar-
            
            
              bitrium
            
            
              par lequel il peut changer la nature des choses, intervertir le
            
            
              droit, sans avoir à alléguer d’autre raison que sa volonté. “Personne,
            
            
              dit le moine Augustin Triumphus, ne peut en appeler du pape à Dieu,
            
            
              attendu que sa sentence est celle de Dieu même
            
            
              (unum consistorium
            
            
              [740]
            
            
              et ipsius papae et ipsius Dei)
            
            
              . Aussi bien que le Christ, il est l’époux
            
            
              de l’Eglise ; il juge tout le monde et ne peut être jugé par personne.”
            
            
              Enfin le canoniste Zizelin ne craint pas de l’appeler
            
            
              Dominum Deum
            
            
              nostrum papam
            
            
              , et le poète normand Geoffroy de Visinaut de dé-
            
            
              clarer que Dieu, en créant le monde, en a divisé le gouvernement
            
            
              en deux parts, le ciel pour lui, la terre pour Innocent III.”
            
            
              (Histoire
            
            
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