Chapiter 29 — L’origine du mal
            
            
              L’origine et la raison d’être du péché sont pour bien des esprits
            
            
              un sujet de vive perplexité. Voyant le mal et ses terribles consé-
            
            
              quences, ils se demandent comment tant de souffrances et de mali-
            
            
              gnité peuvent se concilier avec la souveraineté d’un être infini en
            
            
              puissance, en sagesse et en amour. Incapables de pénétrer ce mystère,
            
            
              ils cherchent l’explication dans de fausses interprétations et dans
            
            
              des traditions humaines qui leur ferment les yeux sur des vérités
            
            
              essentielles au salut et clairement révélées dans la Bible. D’autres,
            
            
              enclins au doute et à la critique, trouvent dans le fait que, malgré
            
            
              leurs recherches, ils ne sont pas parvenus à résoudre le problème de
            
            
              l’existence du péché, une excuse pour rejeter en bloc toute la Bible,
            
            
              où sont consignés le caractère de Dieu, sa nature et ses principes à
            
            
              l’égard du péché.
            
            
              Il n’est pas possible de donner de l’apparition du péché une
            
            
              explication qui en justifie l’existence, mais on en sait assez sur son
            
            
              origine et ses conséquences ultimes pour pouvoir admirer la justice
            
            
              et l’amour de Dieu dans sa manière d’agir en présence du mal. Dieu
            
            
              [536]
            
            
              n’est pas responsable de l’entrée du péché dans le monde : rien n’est
            
            
              plus clairement enseigné par les Ecritures. Aucun refus arbitraire de
            
            
              la grâce divine, aucune erreur dans le gouvernement divin n’a donné
            
            
              lieu à un mécontentement et à une révolte. Le péché est un intrus
            
            
              mystérieux et inexplicable ; sa présence est injustifiable. L’excuser,
            
            
              c’est le défendre. S’il pouvait être excusé, s’il avait une raison d’être,
            
            
              il cesserait d’être le péché. La seule définition qu’on puisse en donner
            
            
              est celle de la Parole de Dieu : “le péché est la transgression de la
            
            
              loi” ; c’est la manifestation d’un principe réfractaire à la grande loi
            
            
              d’amour, base du gouvernement divin.
            
            
              Avant l’apparition du mal, la paix et la joie régnaient dans l’uni-
            
            
              vers. Tout y était conforme à la volonté du Créateur. L’amour pour
            
            
              Dieu était suprême et l’amour mutuel impartial. Jésus-Christ, Verbe
            
            
              et Fils unique de Dieu, était un avec le Père éternel ; un par sa nature,
            
            
              par son caractère, par ses desseins. Il était le seul être de l’univers
            
            
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