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Péché et repentir de David
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gros ni à son menu bétail pour préparer un repas à l’hôte qui était
descendu chez lui. Mais il a pris la brebis de l’homme pauvre et l’a
fait apprêter pour son hôte.”
Indigné à l’ouïe de ce récit, David s’écria : “Aussi vrai que
l’Éternel est vivant, l’homme qui a commis cette action est digne de
mort ! Il rendra quatre fois la valeur de la brebis pour avoir agi ainsi
et pour avoir été sans pitié.”
Fixant alors ses regards sur le roi, puis élevant sa main droite
vers le ciel, Nathan lui fit cette déclaration solennelle : “Tu es cet
homme-là. ...Pourquoi as-tu méprisé la parole de l’Éternel, en faisant
ce qui lui déplaît ?”
Nathan continua : “Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : Je t’ai
oint roi d’Israël, et je t’ai délivré de la main de Saül. ... Pourquoi as-
tu méprisé la parole de l’Éternel, en faisant ce qui lui déplaît ? Tu as
frappé avec l’épée Urie, le Héthien ; tu as pris sa femme pour en faire
ta propre femme, et lui, tu l’as fait périr par l’épée des Ammonites.
Et maintenant l’épée ne cessera jamais de désoler ta maison. ... Je
vais faire sortir de ta propre maison les maux qui s’abattront sur toi ;
je prendrai tes femmes sous tes yeux pour les donner à l’un de tes
proches. ... Car toi, tu as agi en secret ; mais moi, j’agirai en présence
de tout Israël et à la face du soleil.”
Le cœur de David est touché. Sa conscience se réveille. Son
forfait lui apparaît dans toute son énormité, et son âme humiliée se
courbe devant Dieu. D’une voix tremblante, il murmure : “J’ai péché
contre l’Éternel !” Le roi avait fait un mal irréparable à Bath-Séba
comme à Urie, et il le sentait vivement. Mais son péché contre Dieu
était infiniment plus grand ; en effet, tout mal fait au prochain rejaillit
sur Dieu.
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Personne en Israël, David le savait, n’aurait osé mettre la main
sur l’oint de l’Éternel. Mais il tremblait à la pensée que le jugement
du Très-Haut ne s’abattît soudain sur lui dans son état de culpabilité
et de condamnation. Le prophète le rassura : “L’Éternel a effacé ton
péché ; tu ne mourras point.” Il fallait cependant que la justice de
Dieu fût maintenue, et la sentence de mort allait frapper le roi dans
son enfant, châtiment bien plus amer que n’eût été sa propre mort.
Le prophète le lui avait dit : “Comme par cette action, tu as fourni
aux ennemis de l’Éternel l’occasion de le mépriser, le fils qui t’est
né mourra.”