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Patriarches et Prophètes
“Et voici, maintenant, l’Éternel m’a conservé la vie, comme il
l’avait dit. Il y a quarante-cinq ans que l’Éternel adressa cette parole à
Moïse. ... Me voici âgé aujourd’hui de quatre-vingt-cinq ans ; je suis
encore maintenant aussi vigoureux que le jour où Moïse m’envoya ;
j’ai autant de force que j’en avais alors, soit pour la guerre, soit
pour aller et venir. Ainsi donc, accorde-moi cette montagne, dont
l’Éternel a parlé en ce jour-là. Car tu as appris alors qu’il s’y trouve
des Anakim, et qu’il y a de grandes villes fortes. Peut-être l’Éternel
sera-t-il avec moi, et les déposséderai-je, ainsi que l’Éternel l’a dit.”
Caleb représentait la tribu de Juda pour le partage du pays. Il
avait jugé à propos de s’associer les principaux de cette tribu afin
d’éviter tout soupçon de s’être servi de son autorité dans des vues
intéressées. Cette requête, appuyée par ses associés, lui fut immé-
diatement accordée. On ne pouvait confier en des mains plus sûres
la conquête de la citadelle des géants. “Alors Josué le bénit et donna
Hébron, en héritage, à Caleb, fils de Jephunné, ... parce qu’il avait
fidèlement servi l’Éternel, le Dieu d’Israël.”
La foi de Caleb ne varia pas depuis l’époque où il contredit le
témoignage incrédule des espions. Il crut à la promesse que Dieu
avait faite à son peuple de le mettre en possession du pays de Canaan,
et il en suivit pas à pas l’accomplissement. Avec son peuple, il endura
les longs voyages ; il participa aux déceptions et aux peines des
coupables. Il partagea les privations, les périls et les fléaux, comme
aussi les années de guerre qui suivirent. Mais loin de se plaindre, il
glorifia la miséricorde de Dieu qui lui avait conservé la vie, alors que
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ses frères avaient péri dans le désert. Agé de plus de quatre-vingts
ans, il n’avait rien perdu de sa vigueur. Aussi, loin de réclamer pour
lui un pays déjà conquis, il demanda le territoire que les espions
avaient jugé imprenable entre tous.
Avec le secours de Dieu, il se proposait d’arracher cette forteresse
aux géants mêmes dont la puissance avait terrorisé Israël. Mais ce
n’était pas le désir des honneurs ou d’un avancement personnel qui
motivait sa requête. Ce vaillant guerrier, blanchi sous les armes,
voulait donner à Israël un exemple qui fût tout à l’honneur de Dieu
et qui servît à encourager les tribus à achever une tâche qu’elles
avaient jugée impossible : la conquête du pays de Canaan.
Après avoir reçu pour héritage le site où il avait placé son cœur
durant quarante ans, Caleb, avec le secours de Dieu, “déposséda