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Patriarches et Prophètes
et n’entrer dans leur société que lorsqu’elle leur offre l’occasion de
leur faire du bien. On ne saurait être trop décidé à fuir la société de
ceux qui peuvent nous éloigner de Dieu. Tout en priant le Seigneur
de ne “pas nous induire en tentation”, nous devons fuir celle-ci autant
qu’il est possible.
Les Israélites ont été induits dans le péché alors qu’ils jouis-
saient d’une période de repos et de sécurité. Cessant d’avoir toujours
Dieu présent à leur esprit, ils avaient négligé la prière et s’étaient
abandonnés à un sentiment de propre justice. Dans le confort et le
bien-être, ils avaient laissé pénétrer en eux des pensées impures.
Les traîtres de l’intérieur avaient ouvert la citadelle à Satan. C’est
encore ainsi que l’ennemi médite notre perte. Avant la chute d’un
chrétien, il se fait dans son cœur, à l’insu du monde, un long travail
préparatoire. Son esprit ne descend pas d’un seul coup de la pureté
et de la sainteté dans les bas-fonds de la perversité, de la corruption
et du crime. Il faut du temps pour qu’un être formé à l’image de
Dieu s’écroule au niveau de la brute et devienne une incarnation de
l’esprit satanique. Mais on finit toujours par ressembler aux images
que l’on contemple. L’homme qui se livre à des pensées impures
se transforme insensiblement jusqu’au moment où il regarde avec
complaisance un péché qui autrefois lui faisait horreur.
Par tous les moyens, Satan cherche à populariser le vice et le
crime. On ne peut parcourir les rues de nos cités sans se trouver
en face de quelque réclame flamboyante à propos d’un roman ou
d’un spectacle démoralisant. L’esprit se familiarise ainsi avec le
péché. Les récits décrivant la conduite d’êtres ignobles encombrent
les colonnes de la presse. Tout ce qui est propre à enflammer les
passions est livré par elle en pâture au public sous la forme de nou-
velles sensationnelles. Le crime est à tel point le sujet de toutes les
conversations et de toutes les lectures que les consciences délicates,
qui reculaient d’horreur à l’ouïe de ces abominations, finissent par
s’endurcir au point de s’en délecter.
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Une grande partie des divertissements actuellement à la mode,
même parmi ceux qui se disent chrétiens, ressemblent à ceux des
païens. Il en est peu, en tout cas, que Satan n’utilise pour la des-
truction des âmes. Depuis des siècles, il emploie le théâtre pour
enflammer les passions et glorifier le vice. Il se sert des spectacles
grandioses et de la musique ensorcelante de l’opéra. Il recourt au