Les plaies d’Egypte
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Maintenant Pharaon est menacé du fléau de la grêle. Il reçoit ce
conseil : “Fais mettre en sûreté ton bétail et tout ce que tu as dans
les champs.” Tous les hommes et tous les animaux qui se trouveront
dans les champs, et qui ne seront pas rentrés dans les maisons, seront
frappés de la grêle et périront. Le bruit de la prédiction se répandit
rapidement, et tous ceux qui crurent à la parole de l’Éternel firent
rentrer leurs troupeaux. La miséricorde de Dieu s’associait ainsi à
ses jugements et permettait à ceux qui avaient été impressionnés par
les plaies précédentes de se mettre à l’abri.
L’ouragan arriva comme il avait été annoncé. “L’Éternel envoya
le tonnerre et la grêle, et le feu du ciel tombait sur la terre. C’est ainsi
que l’Éternel fit tomber de la grêle sur le pays d’Égypte. Il tomba
de la grêle, et du feu mêlé à la grêle ; et celle-ci était si forte qu’on
n’avait rien vu de pareil dans toute l’Égypte depuis que ce pays avait
formé une nation. La grêle frappa, dans le pays d’Égypte, tout ce qui
se trouvait dans les champs, depuis les hommes jusqu’aux animaux.
La grêle tomba aussi sur toutes les herbes des champs, et brisa tous
les arbres de la campagne.” La ruine et la désolation suivaient la
trace de l’ange destructeur. Seul le pays de Gossen fut épargné. Les
Égyptiens purent ainsi constater que la terre est entre les mains du
Dieu vivant, que les éléments sont soumis à sa voix et que la seule
sécurité consiste à lui obéir.
Sous cette terrible manifestation de la colère divine, l’Égypte
tremblait d’épouvante. En toute hâte, le Pharaon fit venir les deux
frères, et s’écria : “J’ai péché, je le vois maintenant ; l’Éternel est
juste ; c’est moi et mon peuple qui sommes coupables. Intercédez
auprès de l’Éternel, afin qu’il n’y ait plus de tonnerre ni de grêle ; je
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vous laisserai partir, et vous n’aurez plus à subir de retards.” Moïse
lui répondit : “Dès que je serai sorti de la ville, je lèverai mes mains
vers l’Éternel ; le tonnerre cessera, et il ne tombera plus de grêle,
afin que tu saches que la terre appartient à l’Éternel. Mais je sais que
toi et tes serviteurs vous ne rendrez pas encore hommage à l’Éternel
Dieu.”
Moïse savait que la lutte n’était pas finie ; que les confessions et
les promesses du Pharaon n’étaient pas dictées par un changement
d’attitude radical, mais lui étaient arrachées par la terreur. Néan-
moins, ne voulant pas lui fournir de prétexte à de nouveaux parjures,
il acquiesça à sa requête. Sans prendre garde à la fureur de la tem-