La lutte nocturne
169
à la pensée que leur situation est désespérée et que leurs péchés
sont trop hideux pour être pardonnés. Le sentiment de leur faiblesse
sera si vif que, par moments, leur espoir sombrera. En revanche, au
souvenir de l’infinie miséricorde de Dieu et de leur sincère contrition,
ils se réclameront des promesses faites au pécheur. Leurs prières ne
seront pas immédiatement exaucées ; mais leur foi ne faiblira point.
Ils s’attacheront à Dieu de toute leur âme, et répéteront avec Jacob :
“Je ne te laisserai point aller que tu ne m’aies béni.”
Si Jacob ne s’était pas repenti auparavant, Dieu n’aurait pu
l’exaucer ni lui sauver la vie. De même, dans le temps de détresse,
tandis que les enfants de Dieu seront torturés par l’angoisse et la
crainte, si des péchés non confessés devaient revenir à leur mémoire,
ils seraient écrasés. Le désespoir ferait sombrer leur foi et il ne leur
resterait plus assez de confiance pour demander à Dieu la délivrance.
Mais ce ne sera pas le cas. Bien que profondément conscients de
leur indignité, ils n’auront pas de torts cachés à révéler. Leurs péchés
auront été effacés par le sang expiatoire de Jésus-Christ, et leurs
fautes auront disparu de leur souvenir.
Satan incite beaucoup de personnes à croire que le Seigneur
passe l’éponge sur les petites fautes. Les voies de Dieu envers Jacob
montrent, au contraire, qu’il ne tolère ni ne sanctionne aucun mal,
quel qu’il soit. Tout individu qui tente d’excuser ou de cacher ses
péchés, qui les laisse non confessés et non pardonnés sur les registres
du ciel, sera vaincu par Satan. Plus sa profession religieuse est belle,
plus est honorable sa position sociale, et plus aussi sa conduite est
répréhensible aux yeux du Seigneur, et certain le triomphe du grand
adversaire.
D’autre part, l’histoire de Jacob nous assure que Dieu ne rejette
pas celui qui, entraîné sur une mauvaise voie, retourne à lui par
une conversion véritable. C’est en s’abandonnant entre les mains de
Dieu avec une confiance enfantine que Jacob reçut ce qu’il n’avait pu
obtenir par ses propres forces. L’Eternel lui apprit que la puissance
et la grâce divines pouvaient seules lui communiquer la bénédiction
après laquelle son âme soupirait.
[179]
Il en sera de même de ceux qui vivront dans les derniers jours.
Lorsqu’ils seront entourés de dangers, et lorsque leur âme sentira la
morsure du désespoir, ils ne devront s’appuyer que sur le sacrifice
expiatoire offert sur le Calvaire. Nous ne pourrons rien faire de