Page 91 - Premiers Ecrits (1970)

Basic HTML Version

Preparation pour la fin
87
Le 14 mai de 1851, je vis la beauté de Jésus. En contemplant
sa gloire, il ne me venait pas à l’esprit que je puisse être séparée de
sa présence. Je vis une lumière procédant de la gloire qui entourait
le Père ; et comme cette lumière s’approchait de moi, je tremblais
comme une feuille. J’avais peur d’être anéantie ; mais la lumière
s’éloigna. Alors j’eus quelque idée du Dieu grand et terrible avec qui
nous avons affaire. Je vis alors quelle pauvre opinion certains se font
de la sainteté de Dieu, et comme ils prennent son saint nom en vain,
sans se douter qu’ils parlent du Dieu grand et terrible. Alors qu’ils
prient, beaucoup usent d’expressions irrévérencieuses, qui attristent
l’Esprit du Seigneur, et empêchent leurs requêtes d’arriver jusqu’au
ciel.
J’ai vu que bien des personnes ne se rendent pas compte de ce
qu’elles doivent être afin de pouvoir subsister devant le Seigneur
sans souverain sacrificateur dans le sanctuaire pendant le temps de
trouble. Ceux qui reçoivent le sceau du Dieu vivant, et qui seront
protégés pendant ce temps de détresse, doivent refléter pleinement
l’image de Jésus.
J’ai vu que beaucoup négligeaient la préparation nécessaire ;
[71]
ils comptaient sur le “temps de rafraîchissement” et la pluie de
“l’arrière-saison” pour pouvoir subsister au jour du Seigneur et vivre
en sa présence. Oh, combien j’en ai vu qui étaient sans abri au temps
de détresse ! Ils avaient négligé de se préparer, c’est pourquoi ils
ne pouvaient recevoir le rafraîchissement que tous doivent recevoir
pour pouvoir vivre à la vue d’un Dieu saint.
Ceux qui refusent d’être modelés par les prophètes, qui ne pu-
rifient pas leur âme en obéissant à toute la vérité ; ceux qui sont
disposés à croire que leur condition est bien meilleure qu’elle n’est
en réalité, arriveront au temps des fléaux et s’apercevront alors qu’ils
avaient besoin d’être taillés et équarris pour faire partie de l’édifice
de Dieu. Mais ce sera trop tard, car aucun médiateur ne plaidera
plus leur cause devant le Père. Auparavant, on aura entendu cette
déclaration solennelle : “Que celui qui est injuste soit encore injuste,
que celui qui est souillé se souille encore ; et que le juste pratique
encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.”
J’ai vu que nul ne pouvait avoir part au “rafraîchissement”, s’il
n’avait auparavant obtenu la victoire sur chaque défaut : l’orgueil,
l’égoïsme, l’amour du monde, — sur chaque parole et action mau-