La seconde resurrection
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étaient ressuscités. Il se trouvait parmi eux des guerriers fameux,
des rois habiles à conduire des batailles, qui avaient conquis des
royaumes. Il y avait là de puissants géants, des hommes vaillants qui
n’avaient jamais perdu une bataille. Là se trouvait l’orgueilleux et
ambitieux Napoléon, dont l’approche faisait trembler les royaumes.
Il y avait des hommes de haute stature et au port digne, qui étaient
tombés dans la bataille, assoiffés de conquêtes. En sortant de leurs
sépulcres, ils reprennent le cours de leurs pensées interrompu par la
mort. Ils nourrissent le même désir de vaincre qui les animait quand
ils tombèrent.
Satan tient conseil avec ses anges, et ensuite avec ces rois, ces
conquérants, ces hommes puissants. Puis il regarde cette immense
armée, et leur dit que ceux qui se trouvent dans la cité ne sont qu’une
petite troupe, qu’ils peuvent monter contre elle, la prendre, en chasser
les habitants et posséder toutes ses richesses et sa gloire.
Satan réussit à les tromper et tous commencent à faire des prépa-
ratifs pour la bataille. Il y a beaucoup d’hommes habiles dans cette
vaste multitude, et ils se mettent à construire toute sorte d’instru-
ments de guerre. Ensuite, Satan à leur tête, cette immense armée se
met en marche. Immédiatement après Satan, viennent les rois et les
guerriers, puis la multitude rangée par compagnies. Chacune d’elle
a son chef. Dans leur marche à travers la terre désolée, ils observent
un ordre parfait en se dirigeant vers la sainte cité.
Jésus ferme les portes de la cité environnée par cette immense
armée de méchants. Ceux-ci se placent en ordre de bataille, s’atten-
dant à livrer un rude combat. Alors Jésus et toute l’armée des anges,
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ainsi que tous les saints, dont les têtes sont ornées de couronnes
étincelantes, montent sur les murailles de la cité. Jésus, d’un ton de
majesté, dit : “Pécheurs, contemplez la récompense des justes ! Et
vous, mes rachetés, contemplez le salaire des méchants !” La grande
armée des méchants regarde la troupe glorieuse des justes qui se
tiennent sur les murailles de la ville. En voyant la splendeur de leurs
couronnes étincelantes et leurs visages rayonnants de gloire, réflé-
chissant l’image de Jésus ; puis, contemplant la gloire indescriptible
et la majesté du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs, les mé-
chants sentent leur courage défaillir. Ils sont assaillis par la pensée
des richesses et de la gloire qu’ils ont perdues, et ils comprennent
que le salaire du péché, c’est la mort. Ils voient ceux qu’ils ont mé-