Page 288 - Premiers Ecrits (1970)

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Premiers Ecrits
Alors commença le jubilé, le temps durant lequel le pays devait
se reposer. J’ai vu l’esclave pieux se lever victorieux et triomphant,
faisant tomber les chaînes qui l’avaient lié, alors que son maître
impie était dans la confusion, ne sachant que faire, car les méchants
ne pouvaient comprendre les paroles prononcées par la voix de Dieu.
Bientôt apparut la grande nuée blanche où était assis le Fils de
l’homme. Lorsqu’elle apparut au loin, cette nuée semblait très petite.
L’ange dit que c’était le signe du Fils de l’homme. A mesure qu’elle
s’approchait de la terre, nous pûmes contempler la gloire excellente
et la majesté de Jésus qui avançait vers la victoire. Un cortège de
saints anges, la tête ornée de magnifiques et étincelantes couronnes,
l’escortait. Nul langage ne saurait décrire la gloire de cette scène.
Cette nuée vivante, d’une majesté et d’une gloire incomparables,
s’approcha encore plus près de nous, et nous pûmes distinguer nette-
ment la personne adorable de Jésus. Il ne portait plus une couronne
d’épines ; mais son front était orné d’une couronne de gloire. Sur
son vêtement et sur sa cuisse, on pouvait lire :
Roi des rois et Sei-
gneur des seigneurs.
Son visage rayonnait comme le soleil en plein
midi ; ses yeux étaient comme des flammes de feu, ses pieds avaient
l’apparence de l’airain le plus pur. Sa voix retentissait comme le
son d’instruments de musique. La terre tremblait devant lui ; le ciel
se retira comme un livre qu’on roule, et les montagnes et les îles
furent remuées de leurs places. “Les rois de la terre, les grands,
les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les
hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des
montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez
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sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le
trône, et devant la colère de l’agneau ; car le grand jour de sa colère
est venu, et qui peut subsister.”
Ceux qui, peu de temps auparavant, auraient voulu faire dispa-
raître de la terre les fidèles croyants, voyaient alors la gloire de Dieu
s’arrêter sur eux. Au milieu de leur terreur, ils entendaient les saints
chanter : “Le voici, c’est notre Dieu ; nous avons espéré en lui et il
nous a sauvés.”
La terre fut fortement ébranlée à la voix du Fils de Dieu qui
appelait les saints hors de leurs sépulcres. Ils répondirent à son appel,
et apparurent revêtus d’une glorieuse immortalité, et s’écriant : “La
mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ?