Les peches de Babylone
273
ils jettent le manteau de la religion.” Il me fut montré l’orgueil des
églises populaires. Dieu n’occupe pas les pensées de leurs membres ;
leur mentalité charnelle se reporte sur eux-mêmes. Ils ornent leurs
pauvres corps mortels avec une grande satisfaction. Jésus et les
anges les regardent avec colère. L’ange me dit : “Leurs péchés et
leur orgueil sont montés jusqu’au ciel. Leur part est faite. La jus-
tice et le jugement ont dormi longtemps, mais ils vont bientôt se
réveiller. ‘A moi la vengeance, à moi la rétribution’, dit le Seigneur.”
Les menaces terribles du troisième ange vont se réaliser, et tous
les méchants boiront à la coupe de la colère de Dieu. Une armée
innombrable de mauvais anges sont dispersés sur toute la terre, et
envahissent les églises. Ces suppôts de Satan considèrent les or-
ganisations religieuses avec une grande joie ; car le manteau de la
religion couvre la pire iniquité et les plus grands des crimes.
Tout le ciel voit avec indignation les êtres humains, cette création de
Dieu, réduits par leurs semblables à la dégradation la plus abjecte,
rabaissés au rang des brutes. De soidisant disciples du Sauveur dont
la compassion s’est toujours exercée à la vue des maux de l’huma-
nité, s’engagent de gaîté de cœur dans ce péché énorme consistant à
réduire en
[275]
esclavage les âmes des hommes. La misère humaine est exploitée
de lieu en lieu, achetée et vendue. Les anges ont enregistré tout cela
dans le livre. Les larmes des esclaves pieux, hommes ou femmes, des
pères, des mères, des enfants, des frères et des sœurs sont conservées
dans le ciel. Dieu retient sa colère, mais pour très peu de temps.
Il exercera cette colère contre notre nation, et surtout contre les
organisations religieuses qui ont sanctionné ce terrible trafic d’es-
claves et l’ont elles-mêmes pratiqué. Une telle injustice, une telle
oppression, de telles souffrances sont considérées avec indifférence
par de nombreux soi-disant disciples du doux Jésus. Et beaucoup
d’entre eux peuvent infliger avec une odieuse satisfaction toute cette
misère indescriptible, et ils osent adorer Dieu. C’est une moquerie
effrontée. Satan se réjouit, 1 bafoue Jésus et ses anges à cause d’une
telle inconsistance, en disant, avec un plaisir infernal : “Ce sont là
des disciples du Christ !”
Ces soi-disant chrétiens lisent la description des souffrances des
martyrs, et les larmes coulent sur leurs joues. Ils s’étonnent que
des hommes aient pu s’endurcir au point de commettre de telles