Le Message du Second Ange
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nombreuses églises, il ne fut pas permis de prêcher le message,
et beaucoup de personnes qui avaient le témoignage vivant aban-
donnèrent les églises déchues. Une œuvre puissante fut accomplie
par le cri de minuit. Le message sondait les cœurs, et amenait les
croyants à rechercher une piété réelle, personnelle. Ils savaient qu’ils
ne pouvaient pas s’appuyer les uns sur les autres.
Les saints, anxieux, attendaient le Seigneur dans le jeûne, dans
les veilles, et dans des prières presque constantes. Certains pécheurs
considéraient l’avenir avec effroi ; mais la grande masse manifes-
tait l’esprit de Satan par son opposition au message. Ces gens se
moquaient de la vérité, la tournaient en ridicule, et répétaient par-
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tout : “Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait.” Les
mauvais anges les poussaient à endurcir leurs cœurs, et à rejeter tout
rayon de lumière céleste, afin de pouvoir les prendre dans le piège
de Satan. Un grand nombre de personnes qui prétendaient attendre
la venue du Christ n’avaient aucune part dans la proclamation du
message. La gloire de Dieu dont elles avaient été témoins, l’humilité
et la profonde piété de ceux qui attendaient la venue de leur Maître,
les preuves les plus convaincantes, tout cela les conduisit à déclarer
qu’elles acceptaient la vérité ; mais en réalité ces gens n’étaient pas
convertis ; ils n’étaient pas prêts pour la venue du Seigneur.
Partout les saints étaient remplis d’un fervent esprit de prière.
Une sainte solennité les dominait. Les anges observaient avec le
plus profond intérêt les effets du message ; ils élevaient ceux qui
l’acceptaient, et les éloignaient des choses terrestres pour leur faire
obtenir une abondante mesure de grâce à la source du salut. Dieu
regardait ses enfants avec faveur, et Jésus était heureux de voir son
image se refléter en eux. Ils faisaient un sacrifice total, avaient une
consécration sans réserve, et s’attendaient à revêtir l’immortalité.
Mais de nouveau ils devaient être amèrement déçus. Le moment où
ils attendaient la délivrance s’écoula, et ils étaient toujours sur la
terre. Jamais les effets de la malédiction ne leur parurent si visibles.
Ils avaient mis toutes leurs affections dans les choses du ciel, et,
dans une douce anticipation, avaient goûté l’immortelle délivrance.
Mais leurs espérances ne se réalisèrent pas.
La crainte qui avait saisi beaucoup de gens ne disparut pas en
un jour. Ils n’exultèrent pas immédiatement de voir les chrétiens
désappointés. Mais aucun signe de la colère de Dieu ne paraissant, ils