188
            
            
              Premiers Ecrits
            
            
              Les anges de Satan furent obligés de s’enfuir devant la lumière
            
            
              éblouissante des anges venus du ciel. Ils se plaignirent amèrement
            
            
              à leur roi qu’on leur ait ravi par la violence le corps de celui qu’ils
            
            
              avaient tant haï, et qui était ressuscité des morts. Satan et ses troupes
            
            
              s’étaient grandement réjouis de ce que leur pouvoir sur l’homme
            
            
              tombé ait causé la mort du prince de la vie et que son corps ait été
            
            
              déposé dans la tombe. Mais leur triomphe infernal fut de courte
            
            
              durée. Car lorque Satan vit Jésus sortir de sa prison en conquérant
            
            
              majestueux, il sut qu’après un certain temps il devrait mourir lui-
            
            
              même, et que son royaume reviendrait à celui à qui il appartenait.
            
            
              Il se lamenta et fut furieux de ce que malgré tous ses efforts, Jésus
            
            
              n’avait pas été vaincu. Il avait au contraire ouvert la voie pour le
            
            
              salut de l’homme, et quiconque suivrait cette voie serait sauvé.
            
            
              Les mauvais anges et leur chef tinrent conseil pour examiner
            
            
              comment ils pourraient encore travailler contre le gouvernement de
            
            
              Dieu. Satan ordonna à ses suppôts de se rendre auprès des prêtres et
            
            
              des anciens. Il leur dit : “Nous avons réussi à les séduire en fermant
            
            
              leurs yeux et en endurcissant leurs cœurs au sujet de Jésus. Nous
            
            
              leur avons fait croire que c’était un imposteur. Nous avons poussé
            
            
              les prêtres et les anciens à haïr le Christ et à le tuer. Mais la garde
            
            
              romaine communiquera l’odieuse nouvelle que le Christ est ressus-
            
            
              cité. Disons-leur maintenant que si la nouvelle de sa résurrection
            
            
              se répand, ils seront lapidés par le peuple pour avoir fait mourir un
            
            
              innocent.”
            
            
              Lorsque les armées angéliques quittèrent le sépulcre, et que la
            
            
              lumière disparut, la garde romaine revint à elle et se hasarda à lever
            
            
              la tête pour voir ce qui s’était passé. Ces soldats furent remplis
            
            
              [183]
            
            
              d’étonnement lorsqu’ils virent que la grande pierre avait été roulée
            
            
              à côté du sépulcre et que le corps de Jésus avait disparu. Ils se
            
            
              hâtèrent d’en informer les prêtres et les anciens. Lorsque ceux-ci
            
            
              les entendirent, ils pâlirent, horrifiés à la pensée de ce qu’ils avaient
            
            
              fait. Si ce que les soldats leur avaient dit était vrai, ils étaient perdus.
            
            
              Pendant quelques instants ils gardèrent le silence ; ils se regardaient
            
            
              les uns les autres, ne sachant que dire ni que faire. Croire à ce qu’on
            
            
              leur avait dit, c’était se condamner eux-mêmes. Ils se consultèrent et
            
            
              raisonnèrent ainsi : Si le rapport de la garde romaine circule parmi le
            
            
              peuple, ceux qui ont fait mourir le Christ seront mis à mort comme
            
            
              des meurtriers. Il fut donc décidé de payer les soldats pour qu’ils