Page 106 - Instructions pour un Service Chr

Basic HTML Version

102
Instructions pour un Service Chrétien Effectif
si c’était encore possible, de sauver une partie d’entre eux de la
mort terrible qui les menaçait si les secours ne leur parvenaient pas
à temps. S’ils avaient pu ne sauver qu’un seul homme du danger,
ils auraient considéré toutes leurs souffrances comme largement
payées. Et ils faisaient tout cela au détriment de leur confort et de
[116]
leur bonheur.
Pensez à cela et considérez le peu de chose que nous sommes
prêts à sacrifier pour le salut des âmes précieuses qui nous entourent.
On ne nous oblige pas à quitter notre maison et à entreprendre un
voyage long et fatigant, pour sauver la vie d’un homme en danger.
A notre porte, tout autour de nous, de tous côtés, il y a des âmes
en péril — des hommes et des femmes mourant sans espérance
et sans Dieu — , et cependant nous ne nous en préoccupons pas,
disant virtuellement, par nos actions sinon par nos propos : “Suis-je
le gardien de mon frère ?” Ceux qui perdent leur vie en s’efforçant
de sauver les autres sont honorés dans le monde comme des héros
et des martyrs. Comment nous sentirons-nous, nous qui avons la
perspective de la vie éternelle devant nous, si nous ne consentons
pas aux petits sacrifices que Dieu demande de nous pour le salut des
âmes ? —
The Review and Herald, 14 août 1888
.
Dans une ville de la Nouvelle-Angleterre, on creusait un puits.
Alors que le travail était presque terminé et que seul un homme
restait au fond, la terre s’affaissa et l’ensevelit. Aussitôt on donna
l’alarme et tous, ouvriers, paysans ou commerçants, accoururent
pour le sauver. On apporta des cordes, des échelles, des bêches, des
pelles. “Sauvez-le, oh, sauvez-le !” criait-on de toutes parts.
Les sauveteurs travaillèrent avec l’énergie du désespoir. La sueur
coulait sur leurs visages et leurs bras tremblaient sous leurs efforts.
Ils réussirent enfin à passer à travers la terre éboulée un tuyau, par
lequel ils purent demander au malheureux s’il était encore en vie.
“Oui, mais faites vite, car ma position est critique !” répondit-il. Avec
des cris de joie et redoublant d’efforts, les sauveteurs purent enfin
arriver jusqu’à lui. Des ovations s’élevèrent alors de la foule jusqu’au
ciel. “Il est sauvé”, se répétait-on de rue en rue.
Est-ce que la vie d’un seul homme méritait vraiment tant d’em-
[117]
pressement et d’intérêt ? Oui, certes, mais que valent quelques années
ici-bas en comparaison de l’éternité ? Si la crainte de la perte d’une
vie humaine soulève dans les cœurs des sentiments aussi intenses,