La crucifixion du Christ
            
            
              187
            
            
              taire définitivement les rumeurs concernant sa puissance divine et
            
            
              ses merveilleux miracles. Ils se réjouissaient à la pensée qu’ils n’au-
            
            
              raient plus à redouter son influence sur le peuple. Les soldats sans
            
            
              pitié qui avaient cloué le corps du Sauveur sur la croix se parta-
            
            
              gèrent ses vêtements et se disputèrent pour savoir lequel d’entre eux
            
            
              aurait pour lui la tunique tissée d’une seule pièce. Finalement, ils
            
            
              [228]
            
            
              décidèrent de la tirer au sort. Cette scène avait été décrite dans le
            
            
              texte sacré plusieurs siècles avant qu’elle ne se déroule : “Des chiens
            
            
              m’environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi, ils ont
            
            
              percé mes mains et mes pieds. ... Ils se partagent mes vêtements, ils
            
            
              tirent au sort ma tunique”
            
            
              Psaumes 22 :17-19
            
            
              .
            
            
              Une leçon d’amour filial
            
            
              Tandis que les regards de Jésus parcouraient la foule qui s’était
            
            
              massée pour être témoin de sa mort, il vit au pied de la croix Jean qui
            
            
              soutenait Marie, sa propre mère. Incapable de rester plus longtemps
            
            
              éloignée de son cher Fils, elle était revenue sur les lieux de l’horrible
            
            
              scène. Le dernier enseignement du Sauveur fut une leçon d’amour
            
            
              filial. Considérant le visage de sa mère, accablé de douleur, il fixa ses
            
            
              regards vers Jean et lui dit : “Voici ton fils, mère”. Puis, s’adressant
            
            
              au disciple, il lui dit : “Voici ta mère”
            
            
              Jean 19 :26, 27
            
            
              . Jean comprit
            
            
              très bien ces paroles du Seigneur et le dépôt sacré qui lui était ainsi
            
            
              confié. Immédiatement, il éloigna la mère de Jésus du spectacle
            
            
              insoutenable du calvaire. Depuis lors, le disciple prit soin d’elle
            
            
              comme l’aurait fait un fils plein d’égards pour sa propre mère, et lui
            
            
              offrit l’hospitalité sous son toit. L’exemple parfait de l’amour filial
            
            
              du Christ brille d’un éclat toujours aussi vif à travers les siècles. Bien
            
            
              que soumis à la souffrance la plus atroce, loin d’oublier sa mère, il
            
            
              prit toutes les dispositions nécessaires pour assurer son avenir.
            
            
              La mission du Sauveur sur la terre était sur le point de s’achever.
            
            
              La langue sèche, il s’écria : “J’ai soif”. Ils trempèrent une éponge
            
            
              dans du vinaigre mêlé de fiel qu’ils lui offrirent à boire. Mais quand
            
            
              [229]
            
            
              il y eut goûté, il le refusa.
            
            
              Ainsi, le Maître de la vie et de la gloire allait mourir comme
            
            
              rançon de l’humanité. Le sentiment du péché, qui faisait reposer la
            
            
              colère du Père sur lui en tant que substitut de l’homme, voilà ce qui
            
            
              rendit sa coupe si amère, ce qui brisa le cœur du Fils de Dieu.