Le vrai mobile de la vie chrétienne
            
            
              67
            
            
              lumière et l’amour du Sauveur qui demeure en nous. Les agitations
            
            
              du dehors ne pourront pas troubler la vie qui s’accomplit dans la foi
            
            
              au Fils de Dieu.
            
            
              “En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les
            
            
              païens.”
            
            
              Les païens prétendaient que leurs prières possédaient une vertu
            
            
              expiatoire. C’est pourquoi, plus la prière était longue, plus elle était
            
            
              méritoire. Si leurs propres efforts avaient pu les conduire à la sainteté,
            
            
              ils auraient eu lieu de se réjouir et de s’enorgueillir. Cette conception
            
            
              de la prière découle du principe erroné de l’expiation personnelle
            
            
              qui se trouve à la base de toutes les fausses religions. Les pharisiens
            
            
              l’avaient adopté et il est loin d’avoir disparu de certains milieux qui
            
            
              se disent chrétiens. Répéter des formules, des phrases toutes faites
            
            
              alors que le cœur n’éprouve aucun besoin de Dieu, cela revient à
            
            
              “multiplier les vaines paroles” des païens.
            
            
              La prière n’est pas une expiation du péché. Elle ne possède
            
            
              aucune vertu ni aucun mérite en elle-même. Les expressions les plus
            
            
              fleuries de notre vocabulaire ne valent pas un seul désir de sainteté.
            
            
              Les prières les plus éloquentes ne sont que des paroles vides si elles
            
            
              n’expriment pas les véritables sentiments intérieurs. Mais la prière
            
            
              qui jaillit d’un cœur sincère, exprimant simplement les besoins de
            
            
              notre âme — comme on demande une faveur à son ami, sachant
            
            
              qu’elle nous sera accordée — voilà la prière de la foi. Dieu ne nous
            
            
              [73]
            
            
              demande pas des formules protocolaires, mais l’appel inexprimé
            
            
              d’un cœur brisé et soumis, conscient de son péché et de sa complète
            
            
              impuissance, appel qui arrive directement jusqu’au trône du Père de
            
            
              toutes les compassions.
            
            
              “Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les
            
            
              hypocrites.”
            
            
              Le jeûne prescrit par la Parole de Dieu est plus qu’une forme. Il
            
            
              ne consiste pas simplement à se priver de nourriture, ou à prendre
            
            
              le sac et la cendre. Celui qui jeûne vraiment le fait dans un profond
            
            
              sentiment de culpabilité, et en secret.