La dernière lettre de Paul
365
Dieu ; de supporter avec joie l’opposition, la contradiction, la persé-
cution auxquelles il serait exposé ; de rendre un témoignage parfait
de sa vocation, en employant tous les moyens possibles pour faire
du bien à ceux pour lesquels le Christ est mort.
Paul incarnait dans sa vie les vérités qu’il enseignait, et c’est là
que résidait sa force. Il avait le sens profond des responsabilités qui
lui incombaient ; c’est pourquoi il travaillait en étroite communion
avec Dieu, source de justice, de miséricorde et de vérité. Il se cram-
ponnait à la croix du Calvaire, seule capable de lui assurer le succès.
L’amour du Sauveur était le principe vital qui le soutenait dans ses
conflits : conflits avec lui-même, avec le mal, tout au long de son
ministère, alors qu’il avait à lutter contre un monde hostile et des
ennemis farouches.
Ce dont l’Eglise a besoin, à notre époque troublée, c’est d’une
armée d’ouvriers évangéliques, formés pour le service comme le fut
Paul, d’ouvriers ayant une expérience profonde des choses de Dieu,
et travaillant avec zèle et ardeur. Il faut des hommes sanctifiés et
prêts aux sacrifices, des hommes qui ne reculent ni devant l’épreuve,
ni devant la responsabilité ; des hommes intrépides et sincères dans
le cœur desquels le Christ est “l’espérance de la gloire”, dont les
[453]
lèvres ont été touchées par le “charbon ardent” et qui “prêchent la
Parole”.
La cause de Dieu périclite parce qu’on manque de tels hommes.
Comme un poison mortel, de fatales erreurs pervertissent la moralité
et ternissent les espoirs d’une grande partie de l’humanité.
Qui se lèvera pour prendre la place des porteurs de la bannière du
Christ, de ces fidèles serviteurs usés par le labeur, et qui ont sacrifié
leur vie pour l’amour de la vérité ? Nos jeunes gens se chargeront-ils
du dépôt sacré que leur remettront leurs aînés ? Se préparent-ils à
combler les vides causés par leur mort ? L’exhortation de l’apôtre
sera-t-elle écoutée, l’appel au devoir entendu, alors que l’égoïsme et
l’ambition sollicitent si fortement la jeunesse ?
Paul terminait sa lettre par un message adressé à quelques fidèles,
et en insistant sur le pressant besoin qu’il ressentait de voir arriver
Timothée — avant l’hiver, si possible. Il parlait de sa solitude, causée
par l’abandon de certains de ses amis et par l’absence justifiée de
certains autres. Et de crainte que Timothée n’osât quitter l’église