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Conquérants Pacifiques
neuf cents ans, les Juifs ont erré de pays en pays, à travers le monde.
Dédaignés, haïs, persécutés de siècle en siècle, leur héritage n’a été
que celui de la souffrance.
Bien qu’un terrible jugement ait été prononcé contre la nation
israélite à l’époque où elle avait rejeté Jésus de Nazareth, des Juifs
au cœur noble et craignant Dieu continuèrent, à travers les âges, à
souffrir en silence. Dieu a réconforté leurs âmes affligées, et il s’est
penché avec pitié sur leur condition tragique. Il a entendu les prières
déchirantes de ceux qui le recherchaient de tout leur cœur pour
acquérir une juste compréhension de sa Parole. Parmi ces infortunés,
certains ont appris à voir dans l’humble Nazaréen, rejeté et crucifié
par leurs pères, le véritable Messie d’Israël. Et tandis qu’ils sondaient
les prophéties qui leur étaient familières, et que la tradition ou une
fausse interprétation leur avaient rendues si longtemps obscures, leur
cœur débordait de reconnaissance envers Dieu pour le don ineffable
qu’il accorde à tous ceux qui acceptent le Christ comme Sauveur
personnel.
C’est à cette catégorie de chrétiens que fait allusion Esaïe lors-
qu’il dit : “Un reste seulement sera sauvé.” Depuis l’époque de Paul
jusqu’à nos jours, Dieu a appelé à la fois, par son Saint-Esprit, les
Juifs et les païens. “Car devant Dieu il n’y a point d’acception de
personnes”, déclare Paul. L’apôtre se considérait lui-même débiteur
des Grecs et des barbares, ainsi que des Juifs, mais il ne perdait
jamais de vue les privilèges que ceux-ci possédaient par rapport
aux autres. Il écrit en parlant d’eux : “... et tout d’abord en ce que
les oracles de Dieu leur ont été confiés.” “L’Evangile, dit-il encore,
est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif
premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de
Dieu par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par
la foi.” C’est de cet Evangile, aussi efficace pour les Juifs que pour
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les Gentils, que Paul déclarait, dans son épître aux Romains, “qu’il
n’avait point honte”.
Peu nombreux sont les pasteurs qui se sentent appelés à travailler
pour le peuple juif ; mais le message de miséricorde et d’espoir
en Christ doit être annoncé à tous ceux qu’on a trop longtemps
négligés. Dans la proclamation finale de l’Evangile, Dieu suscitera
des serviteurs qui prendront un soin spécial des Juifs, répandus dans
toutes les parties du monde.