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Bérée et Athènes
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Quand Paul parla de la résurrection des morts, “les uns se mo-
quèrent, et les autres dirent : Nous t’entendrons là-dessus une autre
fois”.
Ainsi prenait fin la tâche de l’apôtre à Athènes, centre de culture
païenne. Les Athéniens, farouchement ancrés dans leur idolâtrie, se
détournaient de la lumière de la vraie religion. Lorsqu’un peuple se
complaît dans ses propres connaissances, il ne faut pas attendre de lui
de grands besoins spirituels. Bien qu’ils fussent fiers de leur culture
et de leur raffinement, les Athéniens se corrompaient de plus en plus,
s’attachant toujours davantage aux mystères vagues de leur idolâtrie.
Cependant, parmi les auditeurs de Paul, certains furent convaincus
par les vérités qu’il enseignait ; mais ils refusaient de s’abaisser pour
reconnaître Dieu et accepter le salut. Nulle éloquence, nul argument
ne convertira le pécheur. Seul le pouvoir divin peut mettre au cœur
de l’homme la vérité. Celui qui s’obstine à échapper à ce pouvoir ne
saurait être touché par elle. Les Grecs recherchaient la sagesse ; or, le
message de la croix leur paraissait une folie, parce qu’ils estimaient
leur propre sagesse supérieure à celle du ciel.
La raison pour laquelle l’Evangile rencontra si peu de succès
parmi les Athéniens provient du fait qu’ils éprouvaient trop d’orgueil
envers l’intelligence humaine. Les hommes qui viennent au Christ
comme de pauvres pécheurs, acquerront la vraie sagesse, celle qui
conduit au salut ; mais ceux qui se présentent à lui en se targuant de
leur supériorité et fiers de leur propre sagesse, ne réussiront pas à
recevoir la lumière et la connaissance que lui seul peut accorder.
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C’est ainsi que Paul apprit à connaître le paganisme de son
époque. Cependant, son travail à Athènes ne fut pas tout à fait vain.
Denys, un des notables de la ville, et quelques autres Athéniens
acceptèrent l’Evangile et s’unirent définitivement aux chrétiens.
La Parole inspirée nous a permis de jeter un regard sur la vie
des Athéniens qui, malgré tout leur savoir, leur raffinement, leur art,
étaient plongés dans la corruption. Grâce à cet aperçu, nous avons
pu constater comment Dieu, par l’intermédiaire de son serviteur,
réprouvait l’idolâtrie et les péchés d’un peuple orgueilleux, plein
de suffisance. Les paroles de l’apôtre : son attitude, le milieu où il
se trouvait, telles qu’elles ont été transcrites par l’Ecriture, devaient
parvenir aux générations futures pour rendre témoignage à son in-
ébranlable confiance, à son courage dans la solitude et l’adversité, à