Page 126 - Conqu

Basic HTML Version

122
Conquérants Pacifiques
poste, dans la crainte de Dieu et sa toute-puissance. C’est ainsi qu’il
pourra mettre en déroute les armées de Satan et triompher au nom
du Seigneur.
Paul et sa suite continuèrent leur route ; ils se rendirent à Perge,
en Pamphylie. Leur voyage était fatigant, ils connurent les souf-
frances et les privations ; le péril les menaçait de tous côtés. Dans
les villes et les villages qu’ils traversaient, le long de leur route soli-
taire, ils étaient environnés de dangers prévus ou imprévus ; mais ils
avaient appris à compter sur la puissance divine pour être délivrés
du péril. Leurs cœurs étaient pleins d’un amour ardent pour les âmes
qui périssent. Comme de fidèles bergers à la recherche des brebis
errantes, ils s’oubliaient eux-mêmes. Lassés, affamés, tremblants de
froid, ils ne perdaient pas courage ; ils n’avaient en vue qu’une seule
chose : le salut des âmes qui s’étaient égarées loin du troupeau.
[150]
C’est ici que Marc, gagné par la crainte et le découragement,
hésita pendant un certain temps à se donner entièrement à l’œuvre
du Seigneur. Peu habitué aux difficultés, il perdit courage devant les
périls et les privations de la route. Il avait travaillé avec succès au
milieu de circonstances favorables ; maintenant, devant l’opposition
et les difficultés qui menacent si souvent le pionnier, il ne sut pas
supporter l’épreuve comme un bon soldat de la croix. Il devait
encore apprendre à affronter le danger et la persécution. Comme les
apôtres avançaient au milieu de nombreux obstacles, Marc se laissa
intimider ; il perdit courage, refusa d’aller plus loin, et retourna à
Jérusalem.
Cette désertion incita Paul à juger Marc défavorablement et
même sévèrement pendant un certain temps. Barnabas, d’autre part,
était enclin à l’excuser à cause de son inexpérience. Il désirait que
Marc ne quittât pas le ministère, car il voyait en lui des talents qui
lui permettraient d’être utile à la cause du Christ. Dans les années
qui suivirent, sa sollicitude envers Marc fut largement récompen-
sée, car le jeune homme se donna sans réserve au Seigneur et à la
proclamation du message de l’Evangile, dans des champs de travail
difficiles. Il devint un excellent missionnaire, grâce à la bénédiction
divine et à la sage formation de Barnabas.
Paul se réconcilia plus tard avec Marc et le prit comme com-
pagnon de service. Il le recommanda aux Colossiens comme son
collaborateur “pour le royaume de Dieu”, et ayant été pour lui “une