118
Conquérants Pacifiques
elle-même. Il ne donne pas non plus à un homme en particulier
[144]
la connaissance de ses desseins pour toute l’Eglise, tandis qu’il
laisse entièrement cette dernière, qui est le corps du Christ, dans une
ignorance totale. Dans sa providence, il met étroitement en rapport
ses serviteurs avec son Eglise, afin qu’ils aient moins de confiance
en eux-mêmes, et se fient davantage aux hommes que Dieu dirige
pour l’avancement de son règne.
Il y a toujours eu dans l’Eglise des membres portés à agir avec un
esprit d’indépendance. Ils semblent incapables de comprendre que
celui-ci conduit souvent l’homme à avoir une trop grande confiance
en lui-même, à se fier à son propre jugement plutôt qu’à celui de ses
frères et, en particulier, de ceux que Dieu a appelés pour remplir une
tâche importante. Le Seigneur a investi son Eglise d’une autorité
particulière, que personne n’a le droit de déprécier, car ce serait
déprécier la voix de Dieu.
Ceux qui sont portés à considérer comme infaillible leur propre
jugement, courent un grave danger. Satan s’efforce alors de les
séparer des hommes de Dieu, véritables porte-lumière, par lesquels le
Seigneur agit pour édifier et développer son œuvre ici-bas. Dédaigner
ou mépriser ceux qui sont chargés de diriger l’Eglise, c’est rejeter les
moyens qu’il a donnés pour aider, encourager et fortifier son peuple.
Si un homme méprise ceux que le Seigneur a choisis pour ac-
complir son œuvre, s’il croit qu’il ne recevra la lumière que de Dieu
seul, il s’expose à être le jouet de Satan.
Dans sa sagesse, le Seigneur a prévenu ce danger en établis-
sant des liens étroits entre les croyants ; le chrétien doit être uni au
chrétien et l’église à l’église. C’est ainsi que l’humain coopérera
avec le divin. Chaque moyen employé par Dieu, pour son œuvre,
sera contrôlé par le Saint-Esprit. Tous les chrétiens seront unis pour
agir avec méthode et sous une direction éclairée, afin d’apporter au
monde la bonne nouvelle du salut.
Paul considéra sa consécration au ministère comme devant inau-
gurer une nouvelle époque de sa vie. C’est de ce moment-là qu’il
[145]
fera dater son apostolat dans l’Eglise chrétienne.
Tandis que la lumière de l’Evangile brillait avec éclat à Antioche,
une œuvre importante était poursuivie à Jérusalem par les apôtres.
Chaque année, à l’époque des fêtes, des Juifs venus de tous les pays
se rendaient au temple de Jérusalem pour adorer. Quelques-uns de